Conforter les choix tactiques dans le feu de l’action
Arnaud Bessat, entraîneur de l’équipe de France de volley-ball, a développé un logiciel qui permet d’analyser les phases de jeu en temps réel. Tout au long du match, il clique à l’aide d’un stylet sur l’écran de son portable pour mémoriser la position du joueur qui effectue une passe ou un tir. Puis, il lui attribue une note allant de 1 à 5. Il procède ainsi pour les Français mais aussi pour leurs adversaires, une particularité qui rend son outil unique au monde. La puissance de concentration d’Arnaud Bessat est donc particulièrement élevée. Mais, le système le dispense de saisir certaines actions de jeu, comme les services. Car l’ordinateur déduit la qualité de ceux-ci en fonction de la réception du ballon (si elle est mauvaise, c’est que le service est bon, et réciproquement). La vitesse de saisie des données est néanmoins impressionnante. Parallèlement, un deuxième entraîneur suit sur un autre écran l’état physique des joueurs : le numéro 10 est-il essoufflé ou prêt à attaquer ? Pour le savoir, il dispose de courbes, calculées à partir des données entrées par Arnaud Bessat. Sur quel adversaire concentrer les tirs ? Les différentes statistiques affichées à l’écran sont mises à profit pour conforter ou orienter une décision. L’outil est devenu indispensable. “
Avant l’équipe cubaine était très forte ; à cause de son retard technique, elle commence à perdre du terrain
“, confirme l’entraîneur.Le système est aussi très utile après le match. Chaque smatch et chaque passe étant noté par Arnaud Bessat et sauvegardé sur l’ordinateur, il est possible d’effectuer une synchronisation automatique des phases de jeu avec les séquences vidéo filmées durant le match et d’analyser, à la demande, des actions de jeu bien précises, images et statistiques à l’appui.
Définir les meilleures positions dans l’effort
Sophie Barré, chargée de recherche au sein de l’équipe de France d’aviron, a développé un simulateur qui permet de visualiser, à l’aide de capteurs, les déplacements du centre de gravité de chaque rameur en plein effort. Un système très utile pour mettre les défauts en évidence et corriger les postures. “
Si le bras monte un peu plus haut, et que le dos se redresse, on gagne deux secondes
“, explique-t-elle. Un autre chargé de recherche, François Durand, a développé deux systèmes analogues, l’un pour le kayak et l’autre pour les ” triples axels ” des gymnastes. Dans le domaine du cyclisme, leur collègue Frédéric Grappe a, quant à lui, mis au point un programme pour modéliser le mouvement et l’effort des coureurs, dans des conditions bien particulières de température extérieure, de pression, de pente, ou encore de résistance au vent. Il dispose ainsi de toutes les données pour analyser les avantages ou les inconvénients de telle ou telle posture, dans des conditions de course bien définies. Pour arriver à une précision maximale, ce chercheur a prévu de prendre en compte l’état psychologique d’un coureur !
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