Mise à jour 20h30 — La Commission européenne a lancé une enquête formelle sur X/Twitter, considéré comme une très grande plateforme et qui à ce titre est tenu de respecter les règles du DSA.
Bruxelles va examiner la conformité du réseau social avec la législation sur les services numériques : politiques et pratiques relatives aux notifications sur le contenu illégal, traitement des plaintes, évaluation des risques et mesures visant à atténuer les risques identifiés.
Les services de la Commission pourront demander des informations supplémentaires à Twitter pour vérifier la bonne mise en œuvre du règlement. L’entreprise devra fournir des réponses avant la fin du mois. Les autorités européennes détermineront la suite à donner à l’enquête en fonction des informations données par le réseau social.
La Commission rappelle à toutes fins utiles qu’elle est en mesure d’infliger des pénalités en cas de dépassement de la date limite, ainsi que des amendes pour toute information incorrecte, incomplète ou fausse.
Article original, 15h30 — En début de semaine, Thierry Breton envoyait un courrier à Elon Musk déplorant la « dissémination de contenus illégaux et de désinformation dans l’Union européenne » sur X/Twitter, suite aux attaques du Hamas sur Israël. Le commissaire européen au marché intérieur a rappelé les obligations du réseau social concernant la lutte contre les fausses nouvelles, une mesure inscrite dans la législation sur les services numériques (DSA).
La réponse n’a pas tardé, en deux temps. Le premier est venu d’Elon Musk directement, sur Twitter évidemment. Fidèle à sa réputation de troll en chef, le propriétaire du réseau social s’est demandéde quoi parlait le commissaire : « Peut-être que c’est dans l’email ou quoi ». Plus sérieusement, il a directement répondu au tweet de Thierry Breton en lui proposant de lister, sur Twitter, les infractions en question « pour que les gens puissent les voir ».
Twitter renvoie la balle à Thierry Breton
C’est à Linda Yaccarino qu’est revenu la responsabilité d’une réponse circonstanciée. La CEO a rappeléles différents dispositifs mis en œuvre par Twitter pour la modération, en mettant tout particulièrement l’accent sur les Community Notes, autrement dit la communauté de fact-checkers bénévoles qui se retrouvent à gérer une marée de fausses nouvelles alors que les effectifs chargés de la modération des contenus ont été décimés.
https://twitter.com/GlobalAffairs/status/1712341036872380679
Twitter a « identifié et supprimé des centaines de comptes affiliés au Hamas » depuis le début de la guerre, assure-t-elle. « X est engagé à servir la conversation publique, notamment dans les moments critiques comme celui-ci, et comprend l’importance de traiter tout contenu illégal qui pourrait être diffusé via notre plateforme ». Elle ajoute qu’il n’y a « pas de place » pour les organisations terroristes ou les groupes extrémistes violents.
Plus précisément, la dirigeante explique que X a répondu à « plus de 80 demandes de retraits » reçues dans l’Union européenne, et qu’elles ont été traitées « dans les délais requis de manière diligente et objective ». Linda Yaccarino demande à la Commission de fournir « davantage de détails » sur les contenus illicites ; elle ajoute que l’entreprise n’a rien reçu d’Europol sur le sujet, alors que Thierry Breton exhorte Twitter de se rapprocher de l’agence de police européenne.
La balle est désormais dans le camp du commissaire européen, qui a également demandé des comptes à Mark Zuckerberg concernant la lutte contre la désinformation sur les plateformes de Meta.
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