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Arroseur arrosé, Adobe suspend la distribution d’InDesign et d’InCopy

L’éditeur est, à juste titre, pointilleux lorsqu’il s’agit de défendre ses droits d’auteur. En revanche, il semblerait qu’il le soit moins dans le respect des droits d’autrui. Trio Systems s’en est plaint, un juge a tranché. Adobe arrêtera la distribution des produits InDesign 1.5 et InCopy 1.1.

Adobe l’arroseur… En juillet dernier, Dmitry Sklyarov était arrêté par le FBI pour infraction à la législation américaine sur les droits d’auteur. Fraîchement débarqué à la convention internationale de hackers Defcon de Las Vegas, le développeur russe venait présenter un programme capable de violer les systèmes de protection des livres électroniques d’Adobe Systems.Les autorités américaines et l’éditeur ont profité de cette occasion pour faire un exemple et poursuivre l’informaticien sur la base de la loi dite Digital Millennium Copyright Act (DMCA). Mais, sous la pression de l’opinion publique et de l’Electronic Freedom Foundation (EFF), Adobe avait fait machine arrière, demandant ensuite sa libération.Adobe l’arrosé… Le 17 décembre, un juge de Los Angeles tranchait (il s’agit de l’injonction préliminaire) en faveur du plaignant dans l’affaire qui oppose les sociétés Trio Systems et Adobe Systems. La première estime que la seconde a violé sa propriété intellectuelle en utilisant le code de son programme C-Index au sein des produits InDesign 1.5 et InCopy 1.1. En conséquence, le juge demande l’arrêt de la distribution d’InDesign 1.5, InCopy 1.1 et Adobe Design Collection (qui intègre InDesign 1.5).

Les acheteurs éventuels devront attendre InDesign et InCopy 2.0

Trio Systems réclame 10 millions de dollars pour le préjudice. Adobe reconnaît que les produits incriminés contiennent bel et bien le code, mais ne commente pas l’injonction. Par ailleurs, l’éditeur annonce que les versions 2.0 d’InDesign et InCopy, disponibles très prochainement, ne comporteront aucune ligne issue de Trio Systems.Sans entrer dans les détails, il semblerait que cette affaire tienne plus d’une querelle entre partenaires que d’une volonté délibérée d’enfreindre la loi sur les droits d’auteur. Quelle que soit la fin de l’histoire, Adobe aura appris à balayer devant sa porte avant de s’autoproclamer chantre de lantipiratage.

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Augustin Garcia