Passer au contenu

Appels locaux : la concurrence… et ses complications

Avec la libéralisation des appels locaux et les premières offres concurrentes, les prix sont partis à la baisse. Mais, pour comparer les tarifs, sortez vos calculettes car la minute la moins chère n’est pas forcément la plus intéressante.

Annoncée en fanfare par la lourde campagne de publicité de Cegetel (” Le 7 “), l’ouverture à la concurrence des communications locales inaugure une vague de propositions commerciales. Télé2 présentera son offre le 17 janvier et 9 Telecom s’y prépare.Les baisses de prix attendues sont bien là : Cegetel annonce 0,017 euro la minute quelle que soit l’heure, à comparer aux 0,018 euro de France Télécom en heures creuses et 0,034 en heures pleines.Cette précision sur la troisième décimale provient de la conversion des anciens tarifs car, en fait, Cegetel, Télé2 et 9 Telecom vendent depuis longtemps des communications locales.Mais, jusqu’à présent, leurs abonnés devaient au préalable composer un numéro à quatre chiffres et attendre une tonalité. Bien que très contraignant, ce service aurait séduit un tiers des 2,9 millions de clients de Cegetel.La nouveauté vient de la disparition de la ZLT (Zone locale de tri), une séparation, effectuée au sein du réseau, entre les appels internes au département et les autres. Du coup, l’abonné peut désormais passer un appel local comme un autre, en utilisant le préfixe à un chiffre de son opérateur, ou même le 0 s’il a opté pour la présélection.

A vos tableurs !

Comme Télé2 et 9 Telecom ne changeront pas leurs tarifs, grande est la tentation de comparer les prix pour trouver l’opérateur le moins cher. Sur le papier, c’est Télé2, avec un superbe 0,015 euro la minute en heures creuses et un très réussi 0,024 en heures pleines.Mais en y regardant de près, la situation se complique singulièrement, au moins autant que pour les appels nationaux et internationaux, en grande partie à cause du fameux crédit temps.Cette invention diabolique consiste à forfaitiser le début de l’appel, beaucoup plus cher que le tarif annoncé : chez France Télécom, la première minute coûte 0,091 euro, soit cinq fois le tarif heures creuses.Chez 9 Telecom, le crédit temps coûte 0,13 euro pour vingt secondes. Télé2 fait payer 0,12 euro pour 120 secondes en heures pleines et 192 secondes en heures creuses.Sachant que 9 Telecom et Cegetel ne font pas de distinction entre heures creuses et pleines, calculez la puissance de l’ordinateur à employer pour débrouiller le problème.A ce petit jeu, il apparaît qu’un appel d’une minute coûte moins cher chez France Télécom. Entre deux et trois minutes, préférez France Télécom en heures creuses mais optez pour Télé2 le reste du temps. A partir de cinq minutes, le choix de Cegetel s’impose, mais en heures pleines seulement… Et cela, sans tenir compte de l’offre Primaliste de France Télécom !Pour s’y retrouver on peut consulter des sites comme celui de Comparatel qui propose un tableau récapitulatif des tarifs des différents opérateurs.

Zone locale : une notion élastique

Pour corser l’affaire, la définition même d’appel local varie. Chez France Télécom, la zone locale s’étend sur une trentaine de kilomètres autour de l’abonné et peut dépasser le département. Cegetel reprend les mêmes zones mais Télé2 et 9 Telecom se limitent strictement au département. Un même appel pourra donc être considéré comme local par l’un et national par un autre.Devant tant d’incohérence, l’Afutt (Association française des utilisateurs de télécommunications) milite pour qu’une base tarifaire commune soit imposée à tous les opérateurs de façon à permettre les comparaisons.En attendant, armez-vous dun bon tableur, pointez sur une carte les endroits où vous téléphonez souvent… et bon courage !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Luc Goudet