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AOL Time Warner craint un repli économique généralisé

AOL Time Warner s’est fixé pour 2002 des objectifs financiers modestes qui tiennent compte de la faiblesse de l’environnement économique. Le groupe de communication s’attend à un premier trimestre difficile.

Le passage de témoin à la tête d’AOL Time Warner est désormais engagé. Richard Parsons, qui succédera en mai à Gérald Levin, actuel directeur général, révise à la baisse les ambitions de son groupe pour l’année 2002, loin de l’optimisme qui prédominait l’an dernier au moment de la fusion entre le FAI AOL et le groupe de médias Time Warner.Les objectifs d’AOL Time Warner en 2002 partent du principe qu’il n’y aura pas de reprise cette année, a précisé d’emblée Richard Parsons. De fait, si le chiffre d’affaires devrait augmenter de 5 à 8 % en 2002, et le bénéfice avant impôt (Ebitda) de 8 à 12 %, le géant de la communication ne devrait pas retrouver avant 2003 une croissance à deux chiffres.Des propos confirmés par son prédécesseur, Gerald Levin, qui a déclaré qu’AOL Time Warner adopterait une attitude plus prudente à un moment où la situation du marché publicitaire est “la pire qu’on ait connue . “Nous ne sommes évidemment pas à l’abri d’un repli économique généralisé. Les objectifs annuels que nous nous étions fixés étaient trop ambitieux. Richard Parsons a précisé que l’accent serait mis en 2002 sur le fonctionnement de l’entreprise, sur les investissements nécessaires pour assurer la convergence de ses activités et sur la coordination de ses différentes divisions.Le groupe américain a notamment confirmé lundi le rachat de la participation de 49,5 % de Bertelsmann dans la coentreprise AOL Europe. Dans un premier temps, AOL reprendra 80 % de cette participation pour 5,3 milliards de dollars en numéraire, puis les 20 % restant en juillet prochain pour 1,45 milliard de dollars, également en numéraire.

Un point bas au premier trimestre 2002

Pour l’année 2001, le numéro un mondial de la communication table sur une progression de 5 % de son chiffre d’affaires, à 38 milliards de dollars. Cette estimation est inférieure à la projection du début de l’année 2001 ?” croissance de 12 à 15 % du chiffre d’affaires ?”, mais aussi à celle du mois de septembre ?” croissance comprise entre 5 et 7 %.Pour sa part, le bénéfice avant impôt (Ebitda) se situera juste en deçà de la barre fatidique des 10 milliards de dollars, en hausse tout de même de 18 % sur un an.L’activité au sein d’AOL Time Warner a encore décéléré au quatrième trimestre par rapport à la même période de l’année dernière. En effet, le chiffre d’affaires a crû d’à peine 3 % à 10,5 milliards de dollars, tandis que l’Ebitda affiche une hausse de 14 %, à 2,7 milliards de dollars.Cependant, les prévisions d’AOL Time Warner indiquent que le point bas ne sera atteint qu’au premier trimestre 2002. Le groupe de communication a indiqué s’attendre à un résultat “essentiellement stagnant “.

Les mauvaises surprises de l’année 2001

En dépit de son leadership sur le secteur de la communication, AOL Time Warner a vécu une année 2001 tourmentée. Au moment de la fusion effective des deux sociétés, le 11 janvier 2001, Time Warner ne pesait plus que 112 milliards de dollars contre 181 milliards lors de l’annonce en janvier 2000.Si cette décote a profité à AOL en tant qu’acquéreur, elle s’est hélas creusée tout au long de l’année 2001 avec la crise du marché publicitaire et les difficultés rencontrées par le FAI à recruter de nouveaux abonnés. AOL a ainsi décidé de relever en juillet ses tarifs dabonnement à son forfait Internet outre-Atlantique, une première depuis avril 1998.La détérioration de la conjoncture a parallèlement contraint AOL Time Warner à procéder à deux plans sociaux, en janvier et en août, portant sur 3 700 postes, soit 4,5 % de ses effectifs totaux. Enfin, Gérald Levin annonçait par surprise, le 5 décembre dernier, son départ à la retraite.

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Gérald Bouchez (avec Reuters)