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AOL.exe, la blague du jour

Un canular conçu par un humoriste américain a fait croire que le fichier permettant de lancer le navigateur d’AOL était en fait un dangereux virus. La blague a fonctionné au-delà de ses espérances… jusqu’à ne plus faire rire du tout l’éditeur de logiciels d’antivirus, Symantec.

Au mois de mai dernier circulait un mail incitant à détruire de toute urgence sur sa machine un fichier baptisé SULFNBK. Il s’agissait en fait d’une vaste supercherie, puisque ce fichier n’était rien d’autre qu’un utilitaire Windows. Pourtant, ce canular connaît un important retentissement et nombreux ont été les internautes à se laisser prendre.Cette histoire inspire l’humoriste Ray Owens qui anime le site Jokeaday.com (blague du jour, en français). Il décide à son tour de rédiger un canular en prenant pour cible AOL. D’après lui, “l’impressionnante machine marketing” que déploie le fournisseur d’accès à Internet (FAI) américain attire des internautes qu’il n’hésite pas à qualifier de “stupides”.

… 30 millions d’utilisateurs déjà infectés…

Ce canular met en garde contre un virus appelé AOL.exe ?” qui aurait déjà affecté 30 millions d’utilisateurs (ce qui correspond au nombre d’abonnés à AOL). Il indique la procédure à suivre pour détruire ce qui est en fait le programme permettant de lancer le navigateur d’AOL.Le mail met en garde les utilisateurs : ” Conserver ce fichier au-delà du 8 juin vous coûtera 2,90 dollars par mois !!! […] Supprimer ce fichier permettra à votre quotient intellectuel d’aller au-dessus de 85. “Le 5 juin dernier, les 342 000 abonnés à la liste de diffusion de l’humoriste recevaient cette blague.Mais la plaisanterie fonctionne au-delà des espérances de Ray Owens, puisque son mail commence à circuler et abuse nombre d’internautes. L’humoriste déclare avoir reçu plus de 3 000 messages ?” autant pour l’insulter que pour l’acclamer.

Après les internautes, au tour des éditeurs

Le phénomène prend alors de l’ampleur et la plupart des éditeurs d’antivirus décident donc de signaler ce canular sur leur site. Symantec n’échappe pas à la règle, mais ” oublie ” de mentionner la provenance du canular.Ray Owens, l’insatiable boute-en-train, contacte alors Symantec. Il réclame, pour rire, une indemnité de 1 million de dollars en petites coupures non marquées. Et, plus sérieusement, il demande que son nom soit cité et qu’un lien vers son site soit proposé.Mais Symantec refuse, il s’appuie pour cela sur le principe du fair use (ou ” utilisation loyale “, que l’on peut rapprocher de la loi française sur la copie privée) qui permet d’après eux de reprendre le canular dans son intégralité sans qu’il soit nécessaire de citer la source.L’affaire est rapidement reprise par de nombreux sites américains et notamment par le site spécialisé dans les canulars du Web vmyths. Finalement, Symantec fait machine arrière et accepte de citer la source, mais refuse toujours de proposer un lien vers le site Jokeaday.com.Depuis, Ray Owens se déchaîne contre léditeur et propose même une parodie du site de Symantec.

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Isabelle Dumonteil