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Android partout, la vie rêvée selon Google

Android sur votre smartphone, mais aussi bientôt sur votre montre, dans votre voiture, sur votre télévision. La Google I/O du 25 juin a parfaitement montré où Google voulait emmener son OS : partout. Mais à quel prix ?

Vous voulez voir un parfait résumé de ce que Google a montré avant-hier soir durant la Keynote de Google I/O ? Alors regardez-donc cette courte vidéo, publiée quelques minutes après la conférence par la firme. 

On y voit un jeune homme, sympa, sportif, qui a un chien magnifique, qui se réveille bien frais et dispos. Premier geste : allumer son téléphone Android. Il enchaîne par un footing matinal, armé de sa smartwatch Android et boit un truc vert à l’air super healthy au petit déjeuner, qu’il a préparé en trouvant une recette grâce à sa tablette Android. Il entre ensuite dans sa voiture et lance son GPS sous Android, etc, etc. On s’arrête là.

Sundar Pichai, le chef de la division Android chez Google, était fier de le dire avant hier : il y a désormais plus d’un milliard d’utilisateurs réguliers du système d’exploitation à travers le monde. Ces individus réunis allument l’écran de leur mobile… plus de 100 milliards de fois par jour ! Des chiffres qui donnent le tournis, mais pas à Google.

« Nous avons un milliard d’utilisateurs. Mais notre but est de toucher les 5 autres milliards d’individus dans le monde. » a déclaré calmement Pichai, avant de décrire brique par brique les éléments de la stratégie Android Everywhere, de Android One, une plate-forme clé-en-main pour les marchés émergents à Android TV, en passant par Android Auto et Android Wear. Ouf. 

One design to rule them all

Toutes ses initiatives sont réunies par une lien puissant, lui-même dévoilé à la conférence : une nouvelle identité graphique à l’image de la marque, simple et sympa, qui convient aussi bien aux petits écrans des montres connectées qu’aux gigantesques dalles LCD des télés. L’interface du monde connecté que Google nous propose : Material Design.

Une nouvelle couche graphique qui sera bientôt utilisée dans tous ses produits, Android en tête, mais que le géant espère aussi voir adoptée par les développeurs tiers. Il a notamment publié un guide pour les designers d’applis, afin de les aider à suivre le droit chemin. Et propose également désormais aux développeurs Web, via Polymer, d’accéder à toutes les fonctions et animations de Material Design pour créer leurs sites.

Ce nouvel environnement graphique unifié sur l’ensemble des terminaux est indispensable pour que le rêve de Google, 6 milliards de personnes sous Android on le rappelle, se réalise. Car vous adopterez bien entendu plus facilement un nouveau membre de la famille Android, qu’il s’agisse d’une montre, d’une télé ou d’une voiture, si vous êtes accoutumé à l’interface d’un produit que vous possédez déjà. Et Google a là-dessus une légère avance sur ses adversaires, entre Microsoft qui a suivi (avec Modern UI) une voie similaire mais pour l’instant bâtarde –en conservant l’interface traditionnelle de Windows- et Apple, qui se débat avec des interfaces différentes sur Mac, iPhone et Apple TV.

Android, l’OS qui multiplie les applis

Pour qu’Android devienne l’OS unique pour tous vos appareils, Google a aussi eu besoin de simplifier le boulot des développeurs d’applis, afin qu’ils puissent aisément porter leurs programmes sur l’ensemble de ses plates-formes, de la montre à la voiture. Et là encore, on a vu à I/O qu’un travail énorme avait été fait dans ce sens. Prenez une smartwatch sous Android Wear, par exemple. Celle-ci communique avec les applis installées sur votre mobile et il ne suffit que de quelques lignes de code supplémentaires aux programmeurs pour étendre ses fonctionnalités au petit écran de la montre. Idem dans votre voiture, avec Android Auto.

Google a même tenu a rapprocher son autre OS, Chrome, du petit bonhomme vert. Demain, Chrome OS pourra ainsi faire tourner une sélection de logiciels Android, ce qui permettrait à ses PC à bas coût, aujourd’hui pauvres en applis, de gagner une belle collection de programmes. 

La prochaine version pour mobiles et tablettes d’Android, « L », apportera également un coup d’accélérateur important pour Android Everywhere. On a déjà compris que votre portable pourra partager ses notifications avec celles des montres Wear et qu’il permettra de le déverrouiller simplement s’il possède une montre Wear. Et ce n’est que le début : Google devrait annoncer dans les mois qui viennent davantage de nouvelles fonctions de communication entre appareils de sa gamme.

Vers la fin de l’interopérabilité ?

Rêvez-vous de la vie de ce jeune homme, assisté du matin au soir par des appareils Android bien fichus et performants ? Si c’est le cas, ce n’est certainement pour les mêmes raisons que Google, pour qui la multiplication des terminaux et des usages représente avant tout une somme phénoménale de données personnelles supplémentaires à engranger. Identifié avec votre compte, vous pourrez être ainsi tracé durant l’ensemble de la journée, jusque dans vos mouvements les plus intimes, par la firme américaine… qui trouvera ainsi matière à développer de nouvelles offres publicitaires ciblées radicalement plus performantes. On exagère ? Pas du tout.

« Android partout » aura aussi une autre conséquence : intensifier la guerre des plates-formes, qui fait déjà rage entre Apple, Google et Microsoft. Car dans le merveilleux avenir que nous décrit Google, mais que prépare aussi Apple dans son coin, il sera bien plus difficile de jongler avec des appareils tournant sur des OS différents : l’iWatch ne sera pas compatible avec un téléphone Android, par exemple. Et les montres Android Wear ne fonctionnent absolument pas avec un iPhone ou un Windows Phone. Demain, il faudra choisir son camp pour ne pas subir l’agonie de l’interopérabilité entre plates-formes.

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Eric LB