Amazon, de nouveau attaqué pour les conditions de travail dans ses entrepôts

Infiltré dans un entrepôt du vendeur en ligne, un reporter britannique dénonce des rythmes de travail harassants. En France, un ancien cadre d'Amazon livre un témoignage accablant.
Le géant du web Amazon est à nouveau sous le feu des critiques pour ses conditions de travail draconiennes dans ses entrepôts de stockage. Un reporter de la chaîne britannique BBC s’est fait embaucher comme préparateur de colis et a pu filmer en caméra cachée la réalité du travail dans ces endroits.
Il a effectué des cycles de travail pouvant aller jusqu’à 10h30 de suite, parcouru des distances énormes (18 km en une seule nuit), dû récupérer un objet toutes les 33 secondes, etc. Bref, un rythme de travail harassant qui, selon un spécialiste du stress au travail interrogé par la BBC, peut provoquer des maladies physiques et/ou mentales. Evidemment, cet avis n’est pas partagé par la direction d’Amazon qui, dans un communiqué, assure que la sécurité au travail était « la première des priorités ». Par ailleurs, tout se passerait dans le parfait respect des lois.
Quelques jours plus tôt, c’est en France qu’Amazon a été épinglé pour ses conditions de travail. Interrogé par le journal L’Humanité, un ancien cadre de la société livre un témoignage accablant. Selon lui, les employés subissent un « contrôle absolu » dans une ambiance de travail « martiale ». « Les travailleurs sont informés plusieurs fois par jour de leur productivité, calculée à la seconde, en temps réel, par un outil de pointe. Dans les entrepôts géants, les ouvriers sont suivis à la trace par des machines Wi-Fi et surveillés par les cadres. À partir du logiciel Full Center Console, un cadre peut consulter les informations personnelles de n’importe quel travailleur Amazon dans le monde, l’historique de ses rendements, les classements par entrepôt », explique-t-il. La délation serait de règle, pour dénoncer ceux qui ont une mauvaise productivité ou une « attitude suspecte ou nonchalante ».
Grève outre-Rhin
En Allemagne, Amazon doit à nouveau faire face des mouvements sociaux. Le syndicat Verdi a provoqué une grève lundi dernier, 25 novembre, pour réclamer des hausses de salaire. Le géant du web avait accordé des primes exceptionnelles de 400 ou 600 euros, mais le syndicat estime que c’est insuffisant compte tenu de la quantité de travail demandée aux travailleurs. Face à toutes ces attaques variées, il convient de rappeler la devise interne d’Amazon : « Work Hard. Have Fun. Make History » (« Travaille dur. Fais-toi plaisir. Entre dans l’Histoire. »)...
Lire aussi:
Amazon : 11% des salariés en grève dans l’usine de Saran (Loiret), le 12/06/2013
Amazon dans le collimateur de la ministre du travail allemande, le 18/02/2013
Source:
Articles de la BBC et de l'Humanité
Communiqué du syndicat Verdi (allemand)
-
SignosFR
SIGNOS ACTUMAPPING
Aujourd'hui, Signos vous propose une nouvelle Actumapping qui se penche sur le fonctionnement des usines et le mode de travail de la grande entreprise de vente en ligne Amazon.
Beaucoup d'encre a coulé au sein des médias quant à la révélation des conditions de travail alarmantes au sein des usines de la multinationale Amazon et quant au danger qui pèse sur les emplois des petites librairies de proximité face au mastodonte de la vente de livres sur Internet.
Signos a synthétisé pour vous l'essentiel des informations sur ce sujet polémique sous forme de Map afin que vous puissiez prendre connaissances des enjeux fondamentaux sur ce sujet!
Bonne lecture à tous !
A retrouver sur notre blog >> http://bit.ly/1fm7LtD -
DBL8
Henri Ford disait qu'il fallait bien payer les employés pour qu'ils puissent acheter les produits qu'ils fabriquaient.
Le même individu a aidé financièrement un petit moustachu autrichien dans les années 30 car il adhérait à ses idées.
La surveillance du travail s?était adoucie, depuis quelques années avec le grand nombre de demandeurs d'emploi c'est redevenu la norme. Je me souviens du chronométrage pour la fabrication de pièce, c?était de l'esclavage !! -
Obiwan693
Pire que Charlot dans "Les temps modernes". Chaplin avait fait une scène où il imaginait que le patron le surveillait avec une caméra dans les WC. A l'époque c'était de la science fiction. Maintenant avec la technologie moderne, on y est arrivé.
Rythme abrutissant pendant des périodes ultra longues, productivité mesurée en temps réel...
Ça me rappelle quand Ford expliquait qu'il fallait pressurer les employés à fond, mais en faisant en sorte qu'ils aient quand même eu le temps d'amasser assez d'argent pour s'acheter une Ford T avant de devoir quitter l'entreprise, épuisés.
Votre opinion