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Alcatel s’approprie Newbridge

L’équipementier télécoms rachète le spécialiste d’ATM Alcatel entend jouer dans le groupe de tête des fournisseurs d’infrastructure IP

Le rachat de Newbridge fait entrer Alcatel dans le cercle des trois ou quatre premiers acteurs des réseaux de données. C’est un changement d’orientation du groupe qui devrait accélérer notre croissance.” Serge Tchuruk, PDG d’Alcatel, explique ainsi l’investissement de 7,1 milliards d’euros pour l’acquisition de l’équipementier canadien avant d’ajouter : “La nécessité de technologies ATM dans les c?”urs de réseaux ne fait aucun doute, car le tout IP n’assure pas la qualité de service. La compétence de Newbridge, liée à sa large base installée sur ce marché, nous offre des atouts supplémentaires dans la compétition redoutable qui se déroule entre grands équipementiers de données.”Depuis deux ans, Newbridge Networks, reconnu pour sa compétence technique dans le secteur de l’ATM, aussi bien pour le matériel que pour les logiciels d’administration, conna”t des déconvenues financières, et ce malgré des ventes en constante augmentation. La croissance de l’entreprise peine à se montrer à la hauteur des attentes des investisseurs en termes de bénéfices, ce qui se traduit par une fluctuation de l’action, et plus récemment par une baisse de 10 % de ses effectifs. Les divisions données d’Alcatel fusionneront avec Newbridge. Le siège de ces activités se situera au Canada.

Développement selon trois axes

Après cette acquisition, le développement d’Alcatel se fera selon trois axes : ATM, pour lequel Newbridge occupe 23 % de parts de marché, ADSL et DSLAM (qui permet de connecter ADSL et ATM chez les opérateurs, et pour lequel Alcatel assure environ 50 % des ventes mondiales) et les technologies sans fil LMDS (Local multipoint distribution service). Et Alcatel ne cache pas ses ambitions de s’imposer à la première place du marché de la boucle locale radio large bande.Alcatel aura mis longtemps pour se décider à investir dans l’ATM, alors que Lucent, Nortel ou Cisco ont anticipé le mouvement. L’équipementier français n’avait probablement pas le choix, face à des concurrents qui disposent tous d’une offre complémentaire ATM/IP, permettant de développer rapidement les réseaux large bande.

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RENAUD BONNET