Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ! ‘ Presque aussi impressionnés que Neil Armstrong lorsqu’il a, pour la première fois, foulé le sol de la Lune, nous avons pu tester un accès à Internet hauts débits via ADSL destiné aux petites entreprises. Il est vrai que, comme dans le cas d’une mission lunaire, nous préparions cet instant depuis plus de six ans. Déjà, dans un des tout premiers numéros de 01 Réseaux, paru en avril 1994, à l’occasion du CeBIT, nous mentionnions l’arrivée des boîtiers HDSL, d’Orckit.
Notre laboratoire a effectué ce premier raccordement, via un routeur Prestige 310, de Zyxel, en s’adossant à l’offre Netissimo 2, de France Télécom. L’opérateur historique facture 700 F ht par mois la mise à disposition d’une ligne téléphonique ‘ dopée ‘ à l’ADSL.
Des débits légèrement supérieurs à ceux attendus
Au chapitre de la rapidité, les résultats obtenus sont impressionnants. Nous avons mesuré un débit de plus de 1 Mbit/s dans le sens descendant (depuis l’opérateur jusqu’au routeur) et de 280 kbit/s dans le sens montant (depuis le routeur jusqu’à l’opérateur). Les valeurs atteintes dépassent légèrement celles qui sont prévues par France Télécom dans le cadre du contrat Netissimo 2. Il faut préciser que les conditions étaient idéales, puisque nous étions les seuls à être raccordés au concentrateur DSLam (DSL access multiplexer) de France Télécom, situé à deux kilomètres environ de notre laboratoire.
L’opérateur a installé dans nos locaux une ligne ADSL terminée par un splitter et un modem Alcatel. Sur ce dernier, deux entrées sont disponibles. La première fonctionne en Ethernet à 10 Mbit/s, la seconde sert de l’ATM à 25 Mbit/s. Seule l’une des deux est activée, selon la technologie du routeur employé. Nous avons utilisé la patte Ethernet afin d’y connecter le routeur Zyxel, qui a ainsi assuré le raccordement d’un petit réseau local de quelques postes au fournisseur d’accès à Internet. L’opérateur World Online s’est prêté à notre test. Il a hébergé notre serveur FTP dans ses locaux. Nous avons utilisé l’encapsulation PPTP (Point to point tunneling protocol), mais le routeur gère également le standard PPPoE (PPP over Ethernet). Dans la mesure où il n’existe pas de compression sur ADSL, ni matérielle ni logicielle, le seul moyen permettant d’accroître les débits a été de lancer trois sessions de test en parallèle. Par ailleurs, World Online commercialise déjà une offre basée sur Netissimo 1 à destination des PME, et prépare une offre à partir de Netissimo 2, qui devrait être inaugurée, au plus tard, en septembre prochain.
Quelle qualité de service à grande échelle ?
La question de la tarification de ce nouveau service est essentielle. Un accès Internet par une ligne louée Transfix à 256 kbit/s revient à environ 6 600 F ht. L’arrivée de l’ADSL risque de tirer les prix vers le bas. Le service rendu pourrait toutefois être très différent. Les débits ADSL sont, en effet, des débits crêtes, et non des débits garantis. Dès lors, les débits réels pour chaque utilisateur vont dépendre du dimensionnement du réseau chez France Télécom et chez chaque ISP. Il faut, en effet, savoir que mille deux cents abonnés ADSL résidentiels se sont déjà regroupés en association pour protester contre la mauvaise qualité du service rendu.
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