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5G : comment vont se dérouler les enchères ?

Etape cruciale pour les opérateurs, les enchères 5G vont déterminer leur quantité de fréquences et donc leur qualité de service. On vous explique comment ça fonctionne.

La procédure des enchères 5G a débuté ce mardi 29 septembre dès 09h30. Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR* vont se disputer la bande de fréquence des 3,5 GHz. Le plus offrant emportera le plus de spectre et partira avec un gros avantage pour conquérir le public dans la course à la 5G.

Les opérateurs sont-ils réunis autour d’une table ?

Non, c’est la première fois que les enchères pour la téléphonie mobile vont se dérouler de façon dématérialisée. Jusqu’à présent, les émissaires de chaque opérateur se retrouvaient enfermés chacun dans une pièce avec l’interdiction de communiquer entre eux pour éviter toute entente. Ils écrivaient les sommes sur des petits bouts de papier bien pliés. Une ambiance de guerre froide et des méthodes un peu artisanales qui appartiennent au passé. Cette année, chaque partie assistera à la procédure en ligne et à distance derrière son ordinateur.

Quelles sont les différentes étapes ?

Il y a d’abord l’enchère principale, qui porte sur la quantité de fréquences et comporte plusieurs tours. Il y aura une seconde enchère à un tour courant octobre qui va déterminer la place des candidats sur la bande 3,5 GHz. Cette deuxième partie influera sur les commandes aux équipementiers, certains matériels étant plus adaptés que d’autres suivant la position obtenue.

Quelle quantité de fréquences est en jeu ?

Pour rappel, chaque opérateur s’est déjà vu attribuer un bloc de 50 MHz au prix fixe de 350 millions d’euros. Il s’agit désormais d’attribuer 11 blocs de 10 MHz, sachant qu’un opérateur ne pourra excéder 100 MHz au total. Cela signifie qu’il ne pourra obtenir plus de 50 Mhz et donc 5 blocs de 10 MHz aux enchères.

Comment fonctionne l’enchère principale ?

L’enchère débute avec un prix de réserve de 70 millions d’euros par bloc de 10 MHz. Chaque candidat indique le nombre de blocs qu’il est prêt à acheter à ce prix. Si la demande cumulée des quatre opérateurs excède la totalité des blocs disponibles, un nouveau tour est organisé avec un prix plancher de départ supérieur de 5 millions d’euros par bloc. L’enchère continue tant que la demande totale est supérieure à 11 blocs. A priori, le prix des blocs augmentera de 5 millions entre chaque tour. Mais l’Arcep se réserve le droit de modifier éventuellement cette somme à la fin de chaque journée.

Pourquoi ce mécanisme complexe ?

La grande nouveauté qui complique tout, c’est que l’Arcep va révéler à la fin de chaque tour ce que les opérateurs convoitaient. Et que dès le deuxième tour, ils pourront réduire leur demande en précisant le prix intermédiaire avec lequel ils auraient été prêts à acquérir davantage. Ils joueront ainsi cartes sur table.

Tous ces mécanismes complexes ont pour but d’éviter une trop grande surenchère, comme cela s’est produit précédemment en Italie et en Allemagne. L’objectif est de permettre à Bercy d’empocher une jolie somme sans ruiner les opérateurs, de manière à ce qu’ils conservent les moyens d’assurer la couverture du territoire. La délivrance des fréquences sera d’ailleurs soumise à un certain nombre de contraintes.

Quelle stratégie pour les opérateurs ?

Dans le cas où l’un d’eux se montrerait trop gourmand, il ferait augmenter dangereusement les prix pour tous, à commencer par lui. Si les quatre acteurs parviennent à un certain équilibre, ils seront tous gagnants.

Les combinaisons étant multiples, chaque opérateur a soigneusement calculé et prédit tous les scénarios possibles avec des modèles mathématiques. Ils ne vont sûrement pas afficher leurs objectifs réels dès le premier tour mais n’ont pas intérêt non plus à avancer masqués trop longtemps et à ce que la procédure s’éternise.

Combien de temps cela va-t-il durer ?

Chaque tour d’enchères dure environ une demi-heure avec un maximum de huit tours par jour. Le processus pourrait donc durer plusieurs jours mais l’Arcep estime qu’il ne devrait pas excéder plus d’une dizaine de jours, maximum deux semaines. Même sur cette durée limitée, les prix des enchères pourraient alors dépasser les 8 milliards d’euros.

Retrouvez notre page spéciale 5G.

*01net.com est édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété de Altice Médias.

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Amélie CHARNAY