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40% des start-up européennes «spécialisées en IA»… n’en utilisent pas

Une récente étude de MMC Ventures révèle que seulement 60% des start-up européennes spécialisées en IA, en utilisent vraiment une dans leurs activités. Un leurre pour attirer les investisseurs. 

Sur 2 830 « start-ups d’intelligence artificielle européennes » seulement 1 580 d’entre elles ont « des preuves de l’existence d’IA dans leurs propositions ou dans leurs activités ». C’est le résultat d’une étude « State of AI» (« l’État de l’IA », en français) menée par la société de capital-risque londonienne, MMC Ventures [PDF]. L’analyse sur les jeunes pousses et l’IA commence page 99.

Plus généralement, l’étude nous apprend que 8% des nouvelles entreprises européennes créées l’an dernier étaient des « sociétés d’IA ». C’est-à-dire des entreprises qui utilisent une intelligence artificielle – en pratique qui développent des programmes d’apprentissage automatique, utilisent des réseaux profonds de neurones ou encore font de la reconnaissance d’image.

Pourtant, 40% de ces sociétés n’utilisent pas vraiment d’IA, alors qu’elles sont catégorisées comme telles. Pour arriver à ce pourcentage aberrant, MMC a examiné leurs produits vendus, outils de travail et sites Web.

L’étude portait sur 2 830 entreprises issues de 13 pays les plus avancés en IA : l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni. L’Allemagne et la France y sont définis comme des « hubs d’IA ».

Le label IA, un levier financier

Interrogé par Forbes, David Kelnar, le directeur général de MMC, explique ce décalage de la manière suivante : « Les start-up qui sont classées dans le domaine de l’intelligence artificielle attirent entre 15 et 50% de plus en financement que les autres start-up technologiques ».

Elles bénéficient ainsi d’un levier d’attractivité considérable, notamment pour embaucher des ingénieurs spécialisés. C’est pourquoi ces jeunes pousses ont tout à gagner à ne pas corriger cette erreur et rester mal « classées ».

Pour les 60% de start-up qui utilisent vraiment une IA, les domaines d’activités majeurs sont à 26% des chatbots ou de l’automatisation ; à 21% l’analyse de fraude ou à 14% de marché, selon les chiffres de MMC compilés par le site Ubsek & Rica.

Le rapport de MMC montre qu’une start-up sur 12 a adopté une IA, contre 1 sur 50, il y a six ans. Preuve de l’intérêt croissant que suscitent l’IA dans le monde de l’entreprise… ou du caractère fourre-tout  très actuel de l’IA. 

Source : 
Forbes 

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Marion SIMON-RAINAUD