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4. Choisir une application analytique : adapter le décisionnel à l’activité de l’entreprise

Pour toucher une plus large clientèle, certains éditeurs misent sur une approche métier. Un choix qui ne fait pas l’unanimité.

Après les grands comptes, la business intelligence s’élargit aux PME. Mais, si son coût baisse, cette technologie reste complexe à déployer. Pour résoudre ce problème, les éditeurs proposent des applications préparamétrées par secteur d’industrie ou par type d’utilisateurs (finance, vente, ressources humaines, marketing). “Les éditeurs se précipitent vers les applications analytiques, relève Yves Cointrelle, directeur du développement chez Homsys. Jusqu’ici, l’entreprise achetait un ETL, une base et des requêteurs, puis reliait l’ensemble. Or, tous les services marketing analysent des données similaires de la même façon. Les éditeurs essaient donc de proposer un modèle analytique métier.”

Le préparamétrage, un objectif controversé

Cette évolution prolonge parfois une compétence acquise par l’éditeur. Hyperion, spécialiste des bases multidimensionnelles, propose désormais une application analytique orientée finance. “;Nous misons sur notre connaissance du monde financier et sur notre compétence technologique pour offrir des solutions spécialisées”, explique Thierry Gagnon, responsable business intelligence chez Hyperion. Certains, comme Pascal Olivier, DG adjoint de Cegid Business Intelligence, voient dans l’application analytique un moyen de masquer la lourdeur du projet décisionnel : “;Une application analytique peut servir à répondre à une question très précise que se pose une entreprise, par exemple la mesure de sa contribution client [ce qu’il en coûte à l’entreprise de prospecter un client, Ndlr].”Les spécialistes du PGI ne sont pas en reste. SAP ou PeopleSoft proposent des modules analytiques additionnels par métier. “Au lieu de fournir un cadre général, nous adaptons les technologies de business intelligence à la résolution des problèmes de l’entreprise pour différents segments fonctionnels comme la GRC, la finance ou les ressources humaines”, explique Paula Lubet, vice-président business intelligence chez PeopleSoft.Ces solutions n’emportent cependant pas l’agrément de tous. Ainsi, Denis Perruchet, directeur chez Business et Décision, se montre réservé : “Le marché de l’application analytique n’est pas encore mûr. Les éditeurs fournissent de bons outils opérationnels, mais quasiment aucun ne fournit un modèle adapté au domaine d’activité de l’entreprise : distribution, pharmacie ou industrie. Or, dans chaque domaine, les données et les besoins sont spécifiques.” Marcel Lemahieu, responsable business intel-ligence de SAS, est encore plus critique : “La business intelligence prête à l’emploi, ça n’existe pas. Aucune entreprise n’a la même organisation commerciale qu’une autre, aucune entreprise n’a besoin des mêmes métriques.” Ce désaccord traduit surtout une vérité de fond, avouée par les éditeurs et constatée chez les clients : le déploiement d’une solution de business intelligence, qu’elle soit générique ou sous forme d’application analytique, demande une inévitable phase de paramétrage.

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Renaud Bonnet