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2001, l’année où l’achat online a percé

De l’avis de la plupart des cybermarchands, les fêtes de fin d’année ont été très lucratives. Au-delà des chiffres, le secteur s’est indéniablement consolidé.

Le commerce en ligne américain s’est rassuré pendant les fêtes. Selon le cabinet Comscore, le secteur, hors voyage, a généré un chiffre d’affaires de 10,8 milliards de dollars (12,2 milliards d’euros) au quatrième trimestre. Soit le tiers des quelque 33,8 milliards annoncés pour l’ensemble de l’année. Une tendance qui semble se confirmer en Europe. Mais la maturité du marché a un prix : la croissance par rapport à 2000 n’est que de 20 %. En comparaison, le marché français se révèle dynamique. L’e-commerce semble avoir amorcé son décollage.

La maturation de l’offre

Certes, “pour la première fois, le nombre des sites marchands en France a fléchi de 4 % sur le deuxième semestre 2001, alors que jusqu’à la fin de l’année 2000, il affichait une croissance moyenne de 100 % par an “, constate Michael Copsidas, le DG de Leguide.com. Fin décembre, le guide d’achat et comparateur de prix sur internet en recensait 2 752. Mais ce recul, signalé lors de la présentation, le 22 janvier, du dixième baromètre du commerce électronique, ne marque pas pour autant le signe du reflux. Selon lui, “pour 2002, nous pensons que ce nombre devrait se stabiliser vers 2 800”, tempère-t-il, n’hésitant pas à y déceler le signe d’une maturation de l’offre, en même temps que l’effet de la consolidation.

Un optimisme affiché

Une poignée de ces sites ?” onze parmi les poids lourds du secteur ?” avaient déjà entonné le couplet de l’optimisme quelques jours plus tôt. Réunis sous la bannière du panel conjoint de l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne) et du groupement “e-commerce pour tous”, les Fnac.com, Alapage, Laredoute.fr, Ooshop, Telemarket et Voyages-SNCF.com ont tiré un bilan positif de la cuvée 2001. Mais n’ont donné que peu d’indications chiffrées. Les onze cybercommerçants se sont contentés de faire état d’une progression globale de 109 % du nombre de transactions réalisées via leurs sites, passant de 3 419 658 opérations sur l’exercice 2000 à 7 162 113 en 2001. Et pour l’année à peine entamée, ils se sont risqués à une prévision de croissance de 61 % de leurs chiffres d’affaires cumulés. “Un objectif raisonnable”, aux dires d’Henri de Maublanc, coprésident du fleuriste en ligne Aquarelle.com et président de l’Acsel, soucieux de ne rien ajouter à la liste des promesses non tenues du commerce en ligne.Mais l’heure n’est plus aux rendez-vous manqués. C’est, en substance, le message distillé par les cabinets d’études Médiamétrie et Ipsos-Médiangles, lors de leurs conférences. Chacun, s’appuyant sur ses propres enquêtes déclaratives, annonce la conversion de plus de 2 millions d’internautes français à l’achat en ligne entre janvier et décembre de l’année écoulée. ” 34 % des internautes interrogés en décembre avaient effectué un achat, une commande ou une réservation en ligne au cours des six derniers mois, récapitule Louis Rougier, le directeur général d’Ipsos-Médiangles. Et il est encore plus rassurant de constater que le nombre d’acheteurs en ligne croît plus rapidement que celui des internautes, doublant presque en un an, de 2,7 millions à 5,1, tandis que celui des internautes passait de 11 à plus de 15 millions. ” La conversion à l’achat en ligne a beau battre son plein, le critère le plus déterminant reste l’ancienneté d’usage. Si plus de la moitié (53 %) des pionniers, internautes depuis 1997, voire avant, sont adeptes du shopping en ligne, ils ne sont plus que 20 % dans la “promotion 2001 “.
“Le profil type de l’acheteur, masculin, entre 21 et 45 ans, et CSP +, n’a pas encore drastiquement changé”, précise Louis Rougier.

Les nouveaux chantiers

Les cybercommerçants n’entendent cependant pas s’endormir sur leurs lauriers, et s’attellent d’ores et déjà à de nouveaux chantiers pour l’année 2002. À l’agenda de l’Acsel : la pénétration de l’accès à internet à haut débit et la mise en confiance des internautes, notamment via la création d’un label pour asseoir la crédibilité des cybermarchands.

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Maxime Rabiller