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Vivendi Universal face aux fausses notes de l’Internet

Une fois le rachat de Seagram (Universal Music et Polygram inclus) effectif, Vivendi Universal pourrait devenir le numéro un mondial de la production musicale. Mais le géant devra compter avec les petits poucets libertaires du Web que sont Napster, Gnutella, et l’incontrôlable format MP3.

Malgré des résultats enviables (6,15 milliards de dollars de chiffre d’affaires) et une présence dans 59 pays, Universal Music a jusqu’ici quelque peu tardé à s’imposer sur le Web. Car, pour les éditeurs musicaux (maisons de disques en tête), Internet est un terrain miné.L’irruption du format MP3, et de logiciels d’échange de fichiers tels que Napster et Gnutella, a en effet considérablement changé la donne dans le petit monde de la distribution musicale. Grâce à ces outils, chacun peut désormais télécharger ou reproduire des oeuvres musicales à partir du Réseau, sans s’acquitter des droits d’auteur correspondants.Pour Edgar Bronfman Jr qui présidera aux destinées de la branche musicale de Vivendi Universal, ce phénomène perturbateur n’est pas une fin en soi. Selon lui, “MP3 et Napster montrent que les consommateurs veulent de la musique à la demande. Mais ils posent aussi la question du piratage. On peut admettre que la musique sur Internet est un phénomène plus important que le piratage.”Malgré tout, les grandes majors de l’industrie musicale, tout comme les auteurs, pourraient accuser des pertes de revenus substantielles dans les années à venir. La bataille juridique est donc engagée contre les supposés fauteurs de trouble. Aux Etats-Unis, après maintes pressions, Warner Music et Bertelsmann sont parvenus à un accord avec le site MP3.com sur le reversement des droits d’auteur. Pour l’heure, outre-Atlantique, seul Napster résiste encore contre l’association américaine du disque.En France, l’organisme gestionnaire des droits d’auteurs, la Sacem, recherche des solutions en amont et concluait en décembre 1999 un protocole d’accord avec le site FranceMp3.com. Et sur ce terrain, Universal, à l’instar de ses concurrents, n’entend pas devenir un nouveau colosse aux pieds d’argiles. L’architecture d’Internet permet, en théorie, à tout artiste de court-circuiter les maisons de disques et de diffuser librement sa production. Pour palier ce phénomène, encore embryonnaire, deux dirigeants dUniversal ont créé récemment FarmClub.com, un site destiné à accompagner les auteurs dans la diffusion de leurs oeuvres sur le Web.

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Philippe Crouzillacq