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Un excès de vitesse posté sur YouTube n’est pas une preuve pour la justice

Le conducteur soupçonné d’avoir roulé à 225 km/h a été relaxé. La vidéo de ses exploits postée sur Internet n’est pas une preuve.

Loïc et sa trottinette peuvent retourner sur les routes de France et de Navarre. La justice a relaxé ce jeune homme de
26 ans, suspecté d’avoir commis un très grand excès de vitesse en voiture. Il n’avait pas été pris en flagrant délit par les forces de l’ordre, mais repéré après avoir mis en ligne une vidéo de ses exploits sur YouTube. Les images, qui ont
aujourd’hui disparu du site, montraient l’intérieur d’un véhicule dont le compteur atteignait les 225 km/h sur un axe limité à 110 km/h. Elles étaient ironiquement signées, Loïc et sa trottinette.Le tribunal correctionnel de Nancy a estimé ce vendredi 1er février que la vidéo ne pouvait être retenue comme preuve. Selon la justice, il est tout simplement impossible de dater la réalisation des images. Et par conséquent
l’infraction.C’était l’argument principal de l’avocat de la défense, Maître de Caumont, pour faire valoir une éventuelle prescription des faits. ‘ Ouvrir la porte à ce genre de preuve suspecte et bancale est un danger pour la
liberté,
commente Maître de Caumont. La justice a estimé qu’une vidéo sur internet n’était jamais une preuve. Et c’est heureux. ‘

Une vidéo postée par l’un de ses amis

Pendant les auditions, l’avocat avait également fait valoir que la vidéo avait été modifiée par une tierce personne, avant d’être à nouveau postée sur le site de partage vidéo. ‘ Or dans l’absolu, un photo montage
n’est pas si compliqué à faire. ‘
A la barre, son client avant quant à lui nié à plusieurs reprises les faits. Il expliquait : ‘ ne pas se reconnaître pas dans ces images ‘. Pour le parquet en revanche, mis bout à
bout, les éléments du dossier prenaient du sens. Dans la vidéo incriminée, le pare-brise du véhicule présentait une fêlure. ‘ Or, la voiture du prévenu a eu son pare-brise changé en mai 2005. C’est en outre l’un de ses amis
qui a mis la vidéo en ligne. Et ces deux jeunes habitent près de Lunéville, où l’infraction a été commise ‘,
indiquait l’accusation à l’AFP.Par ailleurs, les fichiers de la police ne recense, dans le département où a eu lieu l’infraction, qu’un seul propriétaire prénommé Loïc et possèdant un véhicule de cette marque. Le jeune conducteur poursuivi pour
‘ mise en danger de la vie d’autrui ‘ encourait trois mois de prison avec sursis. L’annulation de son permis de conduite, assorti d’une interdiction de le repasser pendant un an, et une amende de
1 000 euros avaient été requis.

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Hélène Puel