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Reconnaissance faciale, la FTC publie ses recommandations…

La FTC vient de publier son guide de savoir-vivre avec la reconnaissance faciale, destiné aux entreprises du secteur high-tech, il enfonce un peu les portes ouvertes.

Prochaine étape, déjà bien avancée, de nos vies en ligne, la reconnaissance. La Federal Trade Commission, FTC, a rendu le 22 octobre 2012 ses recommandations sur ce sujet à destination des acteurs de la high-tech dans un rapport d’une trentaine de pages intitulé Facing Facts. Best Practices for Common Uses of Facial Recognition Technologies. Le but étant évidemment « d’aider [les sociétés] à protéger la vie privée des utilisateurs tandis qu’elles utilisent ces technologies pour créer des services et produits commerciaux innovants ».

Une question de vie privée

Malgré les récriminations d’un des commissaires, J . Thomas Rosch, qui n’a pas souhaité soutenir ce texte, la FTC reconnaît que la reconnaissance faciale pose de grosses questions, touchant autant à la vie privée qu’au droit à l’oubli ou au respect du droit de chacun à disposer de certaines informations personnelles.

Pour la FTC, « heureusement, l’usage commercial des technologies de reconnaissance faciale est toujours jeune. Cela permet de créer des conditions uniques pour s’assurer que sa croissance se fera de manière à respecter les intérêts et la vie privée des utilisateurs, tout en préservant les utilisations bénéfiques que cette technologie a à offrir. »

Pas assez de recul ?

Une relative jeunesse qui est une des raisons du désaccord du cinquième commissaire, pour qui cette prise de position est trop précoce, malgré des dérapages déjà observés, chez Facebook notamment. La société de Mark Zuckerberg avait ainsi dû faire machine arrière sur l’utilisation systématique de sa technologie de reconnaissance de visage après l’avoir intégrée sans tambour si trompette.

Si la jeunesse de la technologie ne justifie donc pas qu’on n’essaie pas de l’encadrer, elle explique en tout cas le fait que ces recommandations soient souvent du simple bon sens. Ainsi, la FTC recommande que les sociétés conçoivent leur service en ayant en tête la vie privée des consommateurs ; qu’elles développent des protections « raisonnables » pour les informations collectées, ainsi que des méthodes pertinentes pour déterminer quand conserver ces données et quand les effacer.

Troisième recommandation, la FTC recommande, au vu de l’importance de ces données, que certains outils de reconnaissance facile, comme l’authentification grâce au visage, ne soient pas déployés près de lieu où se regroupent des enfants.

L’importance du volontariat

Enfin, pour en finir avec les recommandations les plus importantes, la Commission demande à ce que ces services ne soient utilisés qu’avec l’accord de l’utilisateur, en opt-in donc, plutôt qu’en opt-out. La FTC va même un peu plus avant en présentant deux scénarios concernant le opt-in. Le premier, si les données faciales et biométriques récoltées sont appelées à être utilisées à d’autres fins que celles présentées au départ. Le second, les sociétés ne doivent pas se servir de leur base de données pour identifier des utilisateurs anonymes.

Aucune obligation légale

Pour autant, ces recommandations et guides de savoir-vivre n’ont aucun poids légal et ne représentent donc aucune obligation pour les sociétés intéressées. On touche pourtant aux prémices de ce qui pourrait être un « fichage » biométrique d’importance. Certes, potentiellement morcelé, certes, confié à des entreprises et non à un Big Brother étatique omniprésent, pour autant, la reconnaissance faciale est une forme de fichage biométrique qui ne laisse guère de place à l’anonymat et à la discrétion…

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Pierre Fontaine