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Peer-to-peer : la problématique commerciale reste entière

Napster a consacré l’engouement du grand public pour le peer to peer, un concept d’architecture qui peut faire de chaque PC un client-serveur. Mais le chemin de la rentabilité n’est pas encore tracé.

Résurgence d’un vieux mythe libertaire ou prémices d’une nouvelle ère informatique ? Le peer to peer (ou P to P) pourrait être les deux à la fois. Le concept fascine, car il décentralise internet, construit pour l’essentiel sur l’architecture client-serveur.Dans un réseau P to P ?” de gré à gré ?” un logiciel permet à chaque ordinateur d’être à la fois serveur et client, d’où la contraction anglophone : servent. Ainsi, chaque servent est libre de partager une partie des ressources stockées sur son disque dur, sans intermédiaire. Le P to P permet d’échanger des fichiers, ou d’utiliser des capacités inexploitées du réseau, comme le stockage ou la puissance de calcul.À l’exemple du logiciel de partage de fichiers MP3 Napster, beaucoup de logiciels P to P prévoient l’assistance de serveurs recensant les utilisateurs du réseau concerné. Dans le cas de logiciels comme Gnutella (partage de tous types de données), il n’y a pas de serveur. Mais ce type de logiciel génère souvent des réseaux instables et ralentis, le routage et la bande passante n’étant pas optimisés.

Le filon collaboratif

Malgré tout, nombre de spécialistes sont intrigués par le fort potentiel du P to P. Une université peut profiter de la puissance de calcul de 1,6 million de PC dans le cas de Seti at Home, le programme de recherche de vie extraterrestre d’université de UC Berkeley.Enfin, le P to P facilite aussi le travail collaboratif, la constitution d’annuaires, le paiement sécurisé C to C (X.com, Paypal), ou la communication via les messageries instantanées.AOL a ainsi payé 290 millions de dollars pour s’emparer d’ICQ en 1998, avant que ce logiciel ne se fasse voler la vedette par Napster, qui annonce aujourd’hui plus 50 millions d’utilisateurs. Alors que ce dernier s’est lié, fin 2000, à la major du disque BMG, de nombreuses start-up américaines, comme Groove Networks ou X Degree, ont déjà levé entre 5 et 60 millions de dollars.Le mode de commercialisation passe souvent par la vente de licences d’utilisation. Mais la publicité et la vente de ressources sont aussi testées.Pour montrer que le P to P était aussi adapté aux échanges business to business collaboratifs, Intel a lancé à l’automne dernier un groupe de travail rassemblant des start-up et des constructeurs comme IBM ou Hewlett-Packard. Un peu plus tôt, Siemens ouvrait la voie avec Webv2. Les industriels prennent donc position, au cas où la troisième révolution d’internet, après l’e-mail et le web, aurait bien débuté…

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Boris Mathieux