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Oréka : le dernier des FAI gratuits cède au payant

Exit les six heures gratuites. A partir du 1er mars, les abonnés d’Oréka devront s’acquitter des frais de connexion. Seule consolation, pour trois minutes de surf payé, le FAI offre une minute gratuite.

Après avoir réduit son forfait de dix-huit à six heures, le fournisseur d’accès abandonne le modèle du tout-gratuit. Si Oréka conserve le principe de l’accès à Internet sans frais, la connexion, elle, sera facturée 14 centimes la minute. Mais les abonnés conservent un bonus : des “heures détentes”, entièrement gratuites, leur seront attribuées à raison d’un tiers de leur temps de connexion. Ainsi pour trois heures de surf, une heure sera offerte. Mais ces heures détentes sont utilisables uniquement en soirée (à partir de 19 heures) et le week-end.Le PDG d’Oréka, David Bitton, avoue qu’il n’était plus en mesure d’assurer le financement de l’offre 100 % gratuite, ses liquidités lui permettant de tenir, au plus, jusqu’au mois de juin. En effet, le fournisseur d’accès comptait sur les 150 millions de francs initialement annoncés par Intiative IP, mais seule la moitié de cette somme a été réellement versée.Pour parer à ce revers de fortune, Oréka a donc décidé de réduire à néant les coûts de télécommunication pour sa société, lesquels s’étaient élevés à 10 millions de francs en 2000. Les revenus publicitaires n’étant pas suffisamment important pour absorber ces dépenses, le fournisseur d’accès s’est résolu à faire payer les connexions.

Perte de clients en perspective

” Mais si nous ne pouvions plus offrir la gratuité des communications, explique David Bitton, il semblait contraire à notre esprit de faire de l’argent sur le dos de nos internautes. Aussi, le tiers de temps de surf que nous leur attribuons gratuitement représente la part des bénéfices que nous aurions pu tirer de la revente des communications de France Télécom. “Néanmoins, le fournisseur d’accès est conscient que passer du 100 % gratuit à un modèle payant est un pari risqué.
David Bitton nous confie : “Si en décembre nous avions su que nous n’obtiendrions pas d’investissement supplémentaire, nous serions passé tout de suite des dix-huit heures aux connexions payantes. Pour nous, le forfait de six heures n’était pas un sas de décompression avant d’annoncer le payant, mais bel et bien une solution d’attente, pour permettre de faire la jointure avant l’arrivée des fonds.”Oréka, qui espère atteindre le seuil de rentabilité d’ici à la fin du mois de mars 2001, envisage de perdre entre 15 et 35 % de ses 900 000 abonnés.

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Coralie Cathelinais