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L’iPod d’Apple, un baladeur à explosion

L’iPod connaît des ratés préoccupants et des explosions inexpliquées. Dernier exemple en date : le baladeur d’une jeune Anglaise a tout simplement pris feu.

Quand il s’agit de transiger dans une affaire d’iPod nano rayés, Apple accepte de payer jusqu’à 22,5 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites à son encontre. Mais quand il s’agit de commenter les accidents à répétition (explosions, brûlures…) causés par des iPod (toutes générations confondues), c’est silence radio. Quand le groupe américain ne s’emploie pas à intimider les victimes.

Dernier exemple en date celui d’Ellie Stanborough, une Anglaise de onze ans, dont l’histoire est révélée ce 3 août 2009 par le Times de Londres. « En l’espace de 30 secondes son iPod touch s’est mis à chauffer, puis a explosé », raconte le père de la petite victime. Ken Stanborough s’est alors tourné vers le revendeur à qui il avait acheté le baladeur numérique défectueux, puis vers Apple, pour demander le remboursement de l’appareil (qui, il est vrai, n’était plus sous garantie).

Intimidation

A sa grande surprise, il a reçu une lettre de la part du groupe américain contenant une proposition que l’on pourrait qualifier de « contraignante ». En résumé, s’il acceptait l’argent d’Apple, c’est-à-dire les 162 £ correspondant au prix de l’iPod touch, l’homme devait renoncer à toute poursuite juridique à l’encontre d’Apple et s’engager à rester muet sur ce fâcheux épisode.

Contacté par 01net., Apple refuse de commenter cet épisode mais tient à renvoyer le lecteur vers un post paru sur un « blog non-officiel » consacré à la marque, qui s’évertue à démontrer dans une analyse juridique à la portée toute relative qu’il n’y a pas eu d’intimidation de la part d’Apple dans cette affaire, car aucune action en justice n’a été engagée par le groupe américain envers ce consommateur britannique décidément bien peu compréhensif.

Sept mois d’enquête

Si ce qui est arrivé à Ellie Stanborough était unique, l’histoire ne dépasserait pas le stade du pétard mouillé dans une actualité estivale parfois un peu morne. Mais ce n’est pas le cas.

Amy Clancy, journaliste pour Kiro-TV, une station locale du réseau CBS, basée à Seattle, a ainsi récemment établi que les incidents causés par l’iPod impliquant des explosions, des incendies et entraînant des brûlures se sont multipliés ces dernier temps.

Après sept mois d’enquête et une course d’obstacles, placés par les avocats d’Apple, la journaliste est parvenue à consulter un rapport de 800 pages, rédigé par la Commission fédérale américaine pour la sécurité des produits (CPSC), recensant les problèmes de sécurité liés au petit baladeur numérique.

Son reportage, consultable sur le site de la chaîne, est édifiant, et effrayant, notamment – comme le relatent plusieurs victimes – sur le manque de considération d’Apple envers les consommateurs lésés dont la vie a pu parfois être mise en danger.

Brûlures au second degré

Pour autant, Apple ne reste pas toujours sourd aux injonctions. Tout dépend semble-t-il de leurs provenances. Ainsi, après plusieurs explosions d’iPod nano en Corée du Sud, le fabricant a finalement accepté de rappeler tous ses modèles de première génération, cédant en cela à des pressions exercées par le gouvernement lui-même, précise Kiro-TV.

Ailleurs, à Cincinnati dans l’Ohio, Apple doit actuellement faire face à un procès lié selon les plaignants à l’explosion d’un iPod touch éteint ayant causé des brûlures au second degré.

Appel à témoins

Ces incidents à répétition sont le plus souvent liés à l’utilisation de batteries Ion Lithium, ce même type d’équipement qui avait provoqué entre 2006 et 2009 une vague de rappels d’ordinateurs portables de plusieurs constructeurs (dont Dell, HP, Toshiba et Apple). Une simple requête dans Google sur les termes iPod et overheated (iPod, surchauffe) permet de mesurer l’ampleur du malaise autour de la sécurité des baladeurs.

Aucun incident de ce type ne semble s’être déroulé à ce jour en France. A moins que vous, chers lecteurs de 01net., ne vous décidiez à faire quelques révélations fracassantes. Nous attendons vos témoignages. Que vous ayez ou non signé une clause de confidentialité avec Apple. En informatique comme ailleurs, la sécurité ça n’a pas de prix. Et cela vaut en tout cas bien plus de 162 livres sterling…

NB: Pour toute information sur ce sujet, merci de nous adresser un mail directement à l’adresse suivante: [email protected]

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Philippe Crouzillacq