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Les systèmes de virtualisation de bandes : efficaces, mais trop opaques

Ces émulateurs de bandes répondent aux besoins croissants de stockage. Mais les données d’administration restent difficilement accessibles.

Optimiser le taux de remplissage des bandes magnétiques. C’est la principale vocation des systèmes de virtualisation d’IBM (Virtual Tape Server – VTS), de StorageTek (Virtual Storage Manager – VSM) et de Neartek (Virtual Library Manager). Généralement utilisées sur grands systèmes, ces plates-formes récupèrent les données envoyées par l’OS/390, les stockent sur leur espace disque (buffer), puis les vident automatiquement sur des cartouches placées dans une bandothèque. Pour cela, la plate-forme émule bandes et dérouleurs virtuels. Le remplissage, entièrement géré par la machine, est effectué de manière à laisser le moins d’espace possible sur les cassettes, et à contrôler ainsi le volume de chaque cartouches. L’administrateur n’a, quant à lui, aucune mainmise sur ce remplissage. Il ne ” voit ” que des cartouches virtuelles.

Un système difficile à administrer

Dans certains cas, l’opacité du système de virtualisation peut être gênante. Ainsi, le Crédit Lyonnais, utilisateur du VTS, peine à rassembler les statistiques relatives au nombre de médias utilisés et à l’espace total disponible sur bande. Certes, IBM fournit des utilitaires. Mais, à en croire François Roels, responsable des systèmes de stockage du Crédit Lyonnais, “ces outils restent incomplets, toujours en cours d’évolution et, pour certaines données, peu fiables “. Pour simplifier ces opérations d’administration, la banque s’appuie depuis peu sur une nouvelle interface graphique d’IBM, StorWatch, destinée à visualiser le contenu des VTS. “L’administrateur doit tout de même procéder à des calculs complémentaires pour mesurer le taux d’utilisation du système. Malgré cela, nous restons très satisfaits de ces matériels “, affirme François Roels.Du côté de France Télécom SNPI (Service national de production informatique), cette récolte d’informations semble moins contraignante, du fait de l’utilisation d’un logiciel d’administration spécifique aux VSM de l’opérateur : Sams Vantage, de Computer Associates. France Télécom a cependant connu une autre difficulté : “Nous ne plaçons plus de HSM (*) en virtualisation, explique Patrick Templier, architecte OS/390 de la société. Car HSM et VSM utilisent tous deux le buffer disque, qui se trouve rapidement saturé.”Pour pallier une saturation potentielle, les utilisateurs peuvent intégrer des composants supplémentaires : caches disques, alvéoles, cartouches, lecteurs, attachements… Pour André Eledjam, consultant à la Société Générale, cette évolutivité constitue un atout non négligeable : “ Les évolutions successives apportées par les constructeurs portent sur le logiciel et le microcode de ces systèmes, permettant ainsi des augmentations de puissance significatives. Sur le VTS, par exemple, le nombre de dérouleurs physiques devrait passer prochainement de six à douze.” En réponse aux besoins croissants de stockage, “ces améliorations devraient inciter les utilisateurs de machines virtuelles à redimensionner chaque année leurs architectures “, conclut-il.(*) HSM : Hierarchical Storage Management. Système permettant de stocker les fichiers sur un support donné (disque dur, disque optique ou bande magnétique) en fonction de leur fréquence d’utilisation.

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Vincent Berdot