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Les loueurs informatiques épargnés par la crise

Alors que la distribution informatique est en déconfiture, trois sociétés de location de matériel font mieux que résister.

Touchées de plein fouet par la chute de la vente des PC, les valeurs de la distribution informatique stagnent. Pourtant, à y regarder de plus près, trois sociétés cotées tirent leur épingle du jeu. Elles se nomment Econocom, Parsys et Ares. Qu’ont-elles en commun ? Un modèle d’affaires basé en grande partie sur la location de matériels informatiques.
“Ce n’est pas étonnant ! Le “leasing” est un secteur défensif. Quand la dépense informatique entre dans une phase de tassement, les sociétés font appel à la location. Cette solution à l’avantage de ne pas mobiliser leurs fonds”, commente Emmanuel Courtois, directeur du développement d’ECS Group, le leader européen de la location de matériels informatiques.Profitant de la conjoncture, cette filiale de la Société générale a réalisé un chiffre d’affaires de 1,86 milliard d’euros en 2001 avec pour le même exercice un résultat net de 22,73 millions d’euros, en hausse de 29 % par rapport à 2000.En clair, “le “leasing” est contracyclique parce qu’il allège le bilan au niveau des comptes, et aussi parce que ce type de financement n’entame pas le “cash flow””, explique Jean-Marc Mayeur, analyste chez ING Barings. Enfin, les sociétés ont de plus en plus tendance à externaliser les activités qui n’appartiennent pas à leur c?”ur de métier.Tant et si bien que le cours du Belge Econocom, coté au Premier Marché d’Euronext Bruxelles et au Second Marché d’Euronext Paris, n’enregistre qu’une baisse de 7,8 % depuis janvier, tandis que le distributeur International Computer se voit réduit au rôle de penny stock.Pourtant, des spécialistes prédisent déjà un ralentissement de l’activité de location. L’étude du cabinet Xerfi intitulée“Location de matériel informatique et de bureau, prévisions 2002” annonce que “le passage à la norme comptable internationale risque de réduire l’attrait de la location financière pour les PME”. En clair, la norme IAS prévoit, dès son application en 2005, de différencier location opérationnelle et financière.La location financière à laquelle le leasing appartient sera intégrée dans la dette de la société. Dès lors, la location de matériels informatiques promet d’être moins attractive au niveau comptable. Jean-Louis Schmitlin, Pdg de Parsys, société de location et de gestion de parcs informatiques cotée au Second Marché, reste confiant : “Le passage à la norme IAS fait partie des mythes millénaristes de l’informatique ! Je ne crois pas que les sociétés vont arrêter de recourir au “leasing”. Aux États-Unis, un ordinateur sur deux est en location, alors qu’en Europe le ratio n’est que d’un sur quatre. Pourtant les sociétés américaines emploient bien de telles normes.”

Diversifier ses activités

La location semble donc promise à un bel avenir. Ares l’a bien compris. Le distributeur, coté au Second Marché, a mis en place depuis 3 ans un service de leasing. Cette branche lui rapporte 25 millions d’euros par an. Une goutte d’eau sur son chiffre d’affaires annuel de 386,2 millions d’euros, mais qui lui permet de diversifier ses activités. En outre, Ares réalise un quart de ses résultats grâce à des sociétés de location auxquelles il distribue du matériel informatique.Ce même modèle diversifié fait le succès d’Econocom. Avec ses trois pôles d’activités (location, distribution et infogérance), sa trésorerie de 55 millions d’euros, et surtout son absence de dette, le groupe plaît. Et il affiche une capitalisation de 155 millions d’euros à faire pâlir plus d’une SSII !Pourtant son PDG Jean-Louis Bouchard ne cache pas son amertume : ” Notre titre est peu liquide en France. Le carnet d’ordres uniques promis par Euronext est loin d’être en place, et les acheteurs français se voient contraints de s’acquitter de frais de transactions rédhibitoires. Tant est si bien qu’il ne sert à rien de promouvoir notre titre ! “En attendant, le groupe vient de créer une cellule spécialisée pour étudier de possibles rachats. Parsys pourrait bien l’intéresser. Avec ses 21,7 millions d’euros de capitalisation, le Français fait figure de proie potentielle sur un secteur en pleine consolidation.
” Même si la location a le vent en poupe, on ne peut pas oublier l’endettement à 100 % de Parsys. Depuis quelque temps, la société développe une dimension de conseil, mais aux yeux du marché elle n’a pas de légitimité dans cette activité. Peut-être devrait-elle signer un partenariat avec un prescripteur “, note un analyste.



































































































































































 Trois spécialistes du “leasing” dont les résultats font des envieux 
 Société     Ares     Econocom     Parsys 
             
 Cotation     Second Marché 
 (Euronext Paris) 
   Second Marché  (Euronext Paris)  
 Premier Marché
 (Euronext Bruxelles) 
   Second Marché (Euronext Paris) 
             
 Date d’introduction     mars-99     décembre 1996
 (Bruxelles) 
 septembre 2000 (Paris) 
   mars-98 
             
 Capitalisation     67 millions d’euros     155 millions d’euros     23,1 millions  
             
 Variation du cours 
 depuis le 01/01/2002 
   -14,8%     -7,70%     -33,40% 
             
 CA 2000     304 millions d’euros     725 millions d’euros     251 millions d’euros 
             
 CA 2001     390 millions d’euros     965 millions d’euros     275 millions d’euros 
             
 Résultat net 2001     6,9 millions d’euros     19,1 millions d’euros     6,7 millions deuros 
             
 PER     9,99     9,74     5,93 
 
Face à une demande de services de plus en plus pointue, les loueurs n’ont d’autres possibilités que de racheter des sociétés spécialisées en ingénierie informatique. Les mois à venir devraient donc voir se poursuivre une consolidation du secteur qui pourrait fort bien aiguiser l’appétit des investisseurs.

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Hélène Puel