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Les Français auraient téléchargé un milliard de fichiers musicaux en 2005

Selon une étude du cabinet GfK, le téléchargement de fichiers musicaux a explosé en France l’année dernière. Mais les plates-formes légales ne représentent que 2 % du total.

Aujourd’hui l’industrie du disque a reçu une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise tout d’abord. Selon l’étude annuelle Les Français, la micro et l’Internet ‘, publiée par le
cabinet GfK (en partenariat avec nos confrères de SVM), le nombre de fichiers musicaux téléchargés par les internautes français en 2005 a plus que doublé par rapport à l’année précédente. En 2004, ils récupéraient
14,9 chansons par mois sur le Web. En 2005, ce chiffre est passé à 33,7, soit l’équivalent de trois albums par mois. Selon une projection établie par GfK, ce serait un milliard de fichiers musicaux, 120 millions de films, 160 millions
de logiciels et 30 millions de jeux vidéo que les Français auraient téléchargés en 2005.Dans cet océan de fichiers,
la part de marché du téléchargement légal reste infime. Dans le secteur musical, pourtant le plus en pointe sur
le sujet, elle ne représenterait que 2 %, avec environ 20 millions de morceaux de musique vendus en France durant l’année écoulée. Un autre chiffre permet de prendre conscience de l’ampleur du phénomène. Il y a peu Apple, le créateur du
plus célèbre site de téléchargement légal de musique en ligne (iTunes Music Store), brandissait les résultats enregistrés par son service : 850 millions de titres vendus depuis le lancement de la plate-forme. Un chiffre qui reste bien en
deçà du volume de téléchargement d’un pays comme la France pour la seule année 2005, soulignent les analystes de GfK.

Un foyer sur deux équipé d’un ordinateur

Dans ce contexte, la bonne nouvelle relève à peine du lot de consolation. Sur les 9 800 000 foyers français connectés à Internet, à peine un quart déclare télécharger en ligne. En clair, la situation est grave, voire
désespérée diront certains, mais cela pourrait encore être pire.Cette augmentation spectaculaire du téléchargement s’accompagne également dans l’esprit des internautes d’une dévalorisation des biens et contenus culturels diffusés en ligne. Ainsi à la question ‘ quel prix
seriez-vous prêts à payer pour acheter légalement sur Internet? ‘,
le prix moyen donné pour une chanson passe de 1,75 euro en 2004 à 1,12 euro en 2005. Même tendance pour un album (8,59 euros en 2004 contre
6,29 euros en 2005). Et pour les films, le chiffre passe de 6,80 euros en 2004 à 5,90 euros en 2005.L’an dernier, les Français se sont également donné les moyens techniques de télécharger confortablement sur Internet : 74 % des internautes disposent désormais d’un abonnement haut débit. Et 49 % des foyers sont désormais
équipés d’un ordinateur qui, dans 81 % des cas, est utilisé pour accéder à Internet. Cependant, seuls 5 % des internautes interrogés placent le téléchargement de fichiers en tête de leurs activités sur le Web.Dans ce contexte, comment expliquer la frénésie d’accumulation et de téléchargement actuel ? Sur ce point GfK fournit une piste intéressante : le degré de permissivité. 49 % des internautes qui téléchargent déclarent en
effet ne pas se sentir menacés par d’éventuelles poursuites. Et rien n’indique que
le débat parlementaire en cours sur le droit d’auteur soit de nature à changer cette perception des choses.

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Philippe Crouzillacq