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Les fabricants de puces adoptent la sous-traitance

Selon IDC, le marché d’externalisation dans l’électronique devrait doubler d’ici à 2005. Les croissances enregistrées en deux ans vont néanmoins laisser place à des progressions plus raisonnables.

Nous reconnaissons les caractéristiques uniques que représentent la baisse actuelle de l’industrie et l’absence sans précédent de la visibilité de la demande à court terme qui caractérise ce cycle. Ainsi, il est difficile de fournir des prévisions pour les trimestres à venir…” Cette réflexion du PDG de ST Microelectronics, Pasquale Pistorio, qui présentait récemment les résultats semestriels du sixième fabricant de semi-conducteurs, en dit long sur la crise actuelle du secteur.

Annulations de commandes

Sur l’ensemble de l’année 2001, la baisse du marché mondial des semi-conducteurs devrait se situer dans une fourchette comprise entre 15 et 20 %, estime le même Pasquale Pistorio. Certains analystes, plus pessimistes encore, s’attendent à un recul de 25 %. Au second trimestre, le fabricant franco-italien a déjà dû essuyer une perte nette de quelque 192 millions d’euros (1,26 milliard de francs), alors que l’année dernière, la même période s’était conclue sur un résultat net positif de 392,7 millions…Aujourd’hui, les reports et annulations de commandes se multiplient et nécessitent une réorganisation immédiate des lignes de fabrication et une adaptation rapide des flux de production chez les sous-traitants. Et ce, d’autant plus que les acteurs des EMS (Electronic Manufacturing Services) sont sollicités par les firmes du gratin international. Pourtant, loin d’être remis en question par la crise actuelle, l’avenir de l’externalisation reste très prometteur.L’étude publiée par le cabinet d’analyse américain IDC estime que le marché mondial de la sous-traitance va plus que doubler dans les quatre ans à venir pour passer de 103 milliards de dollars (120,8 milliards d’euros) en 2000 à 231 milliards en 2005(croissance moyenne de plus de 20 % par an). Cette évolution repose sur un constat finalement logique. L’expertise accumulée au fil des ans par de grands acteurs comme Flextronics, Solectron, Celestica ou Sanmina, et les avantages qu’ils représentent en termes de coûts, de souplesse ou de proximité ont encouragé les donneurs d’ordre à leur confier des commandes de plus en plus délicates.Limitées à l’assemblage de cartes par le passé, leurs prestations vont aujourd’hui de la conception industrielle à la distribution la plus large, en passant par la logistique et la maintenance. “ Le but ultime d’un sous-traitant est de devenir le partenaire privilégié d’une grande marque, et l’ajout de prestations permet d’améliorer encore son intégration “, explique Kevin Kane, responsable chez IDC du programme de recherche sur le marché de la sous-traitance.

Une onde de choc durable

Selon le cabinet de recherche, Solectron et Flextronics étaient l’an dernier les deux plus puissantes sociétés du secteur avec des parts de marché respectives de 13,7 % et 11,8 %, les autres acteurs évoluant sous la barre des 10 %. Pour Kevin Kane, l’onde de choc de la crise actuelle se fera encore sentir en 2002. Aussi, IDC parie désormais sur une hausse de 13 %, alors que le marché de la sous-traitance avait bondi de 43 % en 1999 et en 2000…

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Gilles Musi