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L’entremetteuse des NTIC

Pur produit de Dexia-Crédit Local, Anne-Claire Balençon fait l’interface entre informaticiens et responsables métiers.

Informaticiens et responsables métiers appartiennent-ils à la même planète ? Chez Dexia, la direction a répondu “non”, et fait évoluer ses structures managériales en conséquence. Début 2001, le groupement bancaire met en place une dizaine de “Business information managers” (BIM), définis comme des intermédiaires entre la direction informatique et les responsables fonctionnels, visiblement peu doués pour le dialogue constructif.

Arbitrer les projets

?’gée de 37 ans, diplômée de Polytechnique et de l’École des ponts et chaussées, Anne-Claire Balençon est l’un des quatre “BIM” de Dexia-Crédit Local, filiale spécialisée dans le financement des collectivités publiques. Son rôle : “Recenser les besoins en développement informatique des utilisateurs, faire évaluer leur faisabilité et leur coût par la direction informatique, puis décider ou non de leur mise en ?”uvre.” Concrètement, ce pur produit de Dexia, où elle a fait toute sa carrière, reçoit les responsables métiers, jauge la pertinence des demandes qu’ils ont formulées en terme de retour sur investissement, puis “traduit” les besoins des utilisateurs auprès de la direction informatique. “J’ai dû installer une connivence avec les informaticiens, et me familiariser avec leur jargon”, s’amuse-t-elle, jurant que “l’informatique n’a pas du tout été frustrée de voir les BIM débarquer, mais s’est sentie au contraire soulagée d’avoir à ses côtés des ressources capables d’arbitrer entre les projets en fonction de critères pertinents et défendables, ceux de l’intérêt pour le business de la banque en l’occurrence.”

Calendrier des priorités

Anne-Claire Balençon établit un calendrier des priorités, qui tient évidemment compte du budget disponible (5 à 10 millions d’euros pour ce BIM, selon les années), mais également des projets transversaux à venir. Cas d’école : un département commercial réclame un outil informatique d’échange d’informations sur les demandes des clients. Le besoin est réel, urgent et légitime. Problème : Dexia envisage de mettre en place un système global de gestion de la relation client (GRC) sous deux ans. Est-il opportun de débloquer un budget pour créer un outil “kleenex” et ciblé d’ici là ? Anne-Claire Balençon fait confiance à son esprit de synthèse et à son pouvoir de conviction (ses principales qualités, selon elle) pour rapidement trancher. Mais aussi à la consultation de ses homologues : un collège des “BIM” est organisé tous les deux mois pour discuter, autour du directeur informatique, des évolutions du système d’information groupe à envisager sous deux à trois ans. Or, dans le secteur de la banque plus qu’ailleurs, ce dernier est la colonne vertébrale de l’entreprise : “Notre fonction nous permet d’être au c?”ur des choix stratégiques de l’entreprise, donc de son avenir, assure Anne-Claire Balençon, et ça, c’est vraiment grisant”.

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Sophie Janvier-Godat