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” Le marché des MAN n’en est qu’à ses balbutiements “

Dans une conjoncture déprimée, l’esprit de conquête du président et CEO d’ONI détone. Malgré un plan de licenciements récent, Hugh Martin reste résolument optimiste.

01 Réseaux : Après avoir été épargné par la récession, ONI a dû remercier une partie de son personnel. Avez-vous été rattrapé par les événements ?Hugh Martin : Le segment métropolitain des réseaux d’opérateurs a été le dernier à subir les effets de la récession américaine. ONI a connu une croissance forte sur le premier semestre de 2001. À notre grande surprise, au milieu du troisième trimestre, nos principaux clients nous ont informés qu’ils arrêtaient ou diminuaient fortement leurs investissements. Nous avons revu à la baisse nos projections de chiffre d’affaires trimestriel, de 80 à 40 millions de dollars. Nous avons donc dû licencier 16 % de nos effectifs.Ainsi restructuré, ONI pourra-t-il maintenir ses positions de marché ?La restructuration a été conduite dans la perspective d’un décollage à venir du marché des réseaux métropolitains optiques (MAN). Ce marché n’en est qu’à ses balbutiements. Il fallait préserver l’entreprise dans sa capacité à tirer profit du rebond du marché lorsqu’il se produira. C’est pourquoi nous réinvestissons les montants dégagés par notre plan de restructuration, dans la recherche-développement et dans les canaux de vente aux opérateurs traditionnels.Qu’est-ce qui vous rend si optimiste quant au décollage futur des réseaux métropolitains ?Les grands opérateurs traditionnels n’ont pas encore investi massivement dans des équipements. Ce sont surtout des petits qui ont démarré. Or, plusieurs grands opérateurs sont en phase d’évaluation d’équipements de réseaux métropolitains. Ce qui est devant nous, en termes d’opportunités de marché, est équivalent à ce qui a permis à Cisco de croître.Dans quelle technologie ONI pourrait-il se renforcer, notamment par des acquisitions ?Nous sommes d’abord très prudents. Dans la période actuelle, beaucoup de jeunes pousses en difficulté sont en vente à des prix très raisonnables. Nous ne voulons pas acquérir n’importe quelle compagnie. Aux États-Unis, la technologie du transport Ethernet sur réseaux optiques nous intéresse beaucoup.Si la récession durait, ONI pourrait-il tenir ?ONI a levé 1 milliard de dollars à la suite de son introduction en Bourse l’an dernier et d’une seconde mise sur le marché d’actions. Il reste 700 millions de dollars en caisse, ce qui permet de tenir au moins quatre ans. Y aurait-il surcapacité de fibres optiques installées aux États-Unis…Sur le longue distance, il y a une surcapacité de fibres, y compris de fibres mises en service, qui risque, selon certains, de durer deux années supplémentaires. Sur le métropolitain, cette surcapacité ne durera que six mois. Les opérateurs manquent aussi de moyens pour investir en capital sur ce créneau. ONI, acteur de taille moyenne, a-t-il ses chances face aux géants du secteur ?ONI peut devenir un constructeur de taille très respectable, tel Cisco. Notre chance est que les grands acteurs traditionnels sont en difficulté. Dans deux ans, je vous recevrai dans les bureaux d’Alcatel ou d’un autre grand industriel qui nous aura absorbés, ou, j’espère, dans notre quartier général européen !

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Frédéric Bergé