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Le manque de fiabilité de HTTP pénalise

En l’absence de qualité de service, les entreprises déploient des services web rudimentaires ou font appel à des liaisons spécialisées.

L’interopérabilité et la qualité de service sont les deux prérequis indispensables à un développement durable des services web. La réelle menace de failles d’interopérabilité a incité un groupe de fournisseurs (IBM, Microsoft, BEA, etc.) à créer en début d’année l’organisme Web Services Interoperability Organization (WS-I), censé, à terme, y mettre fin. En parallèle, des acteurs comme Whitemesa, XMethods, Userland et Systinet ont pris le problème à bras-le-corps en proposant des tests d’implémentation de composants Soap.Plus grave : en raison des problèmes inhérents à la qualité du réseau IP, et a fortiori de HTTP, “aucun mécanisme ne garantit aujourd’hui la qualité de service fournie par un service web”, note Neil Davidson, directeur technique de Red Gate, un éditeur britannique de logiciels de test.Or, dans une architecture de type RPC (Remote Procedure Call), les services web établissent une connexion point à point afin de s’échanger des messages Soap selon un dialogue “ Request/Response ” synchrone. Dans ce modèle ?” le plus répandu dans les entreprises françaises ?”, l’appel d’une méthode distante bloque l’exécution du programme client jusqu’à ce que la réponse lui soit parvenue.“A moins de reposer sur un client multithread ou de paralléliser les appels, les temps de latence du réseau peuvent donc allonger considérablement la durée d’exécution d’un programme”, remarque Michaël Tartar, consultant chez Andersen. Pire : l’absence de fiabilité du protocole HTTP ne permet en aucune façon de savoir si l’appel a bien été transmis au serveur et si ce dernier a bien renvoyé sa réponse. Impossible, dans ces conditions, d’orchestrer l’appel successif à plusieurs services web au sein d’un même processus synchrone.

Court-circuiter internet

Face à cette problématique, IBM propose d’étendre HTTP par HTTPR (HTTP Reliable). Ce protocole garantit que les paquets sont bien acheminés en renvoyant un accusé de réception. L’éditeur souhaiterait également étendre le rôle de WSDL en y ajoutant des contrats de service grâce à WSEL (Web Services Endpoint Language). Pour l’heure, ces deux spécifications ne sont pas encore implémentées, et les entreprises se tournent donc vers d’autres solutions, plus efficaces à court terme.La première consiste à court-circuiter internet en mettant en place une liaison spécialisée entre l’entreprise et son partenaire. Sans être parfaite, cette solution assure un minimum de contrôle sur la qualité de service. Dans la même logique, des WSVN (Web Services Value Networks) ont récemment vu le jour. Les réseaux à valeur ajoutée de Flamenco Networks et de Grand Central ne sont pas sans rappeler ceux de l’EDI traditionnel. Ils routent et transforment les messages de l’expéditeur au destinataire, s’engagent sur une qualité de service et prennent en charge la gestion de l’authentification des partenaires.Reste que certaines entreprises comme Météo France, Ineas ou la banque SBE se satisfont de la qualité de service internet, car les services web qu’ils proposent n’exigent pas des temps de réponse serrés et ne sont pas impliqués dans des transactions critiques.

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Frédéric Bordage