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Le GPS européen remis en question

Galileo ne verra peut-être jamais le jour. Prévu pour 2008, le système de positionnement par satellite 100 % européen est aujourd’hui remis en question par manque de capitaux privés.

Les Européens risquent d’enterrer prématurément Galileo. Ce projet de système de positionnement par satellite, concurrent des dispositifs américain (GPS, Global Positionning System) et russe (Glonass, Globalnaïa Navigatsionnaïa Spoutnikovaïa Sistema) se heurte à un problème de financement.Selon une dépêche de l’agence Reuters, plusieurs membres de la communauté européenne, parmi lesquels l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, ont demandé vendredi dernier le report du déblocage de fonds nécessaires au développement du système.Principale raison invoquée : la timidité financière des industriels. La participation de ces derniers s’avère en effet indispensable au financement des infrastructures. Certes, l’Europe est prête à débourser quelque 550 millions d’euros (3,6 milliards de francs). Mais le coût total du projet s’élèverait à plusieurs milliards d’euros (entre 2,2 et 2,95, selon un rapport de la Commission européenne). Un investissement que les industriels jugent risqué, d’autant plus que les retombées commerciales du GPS dans le civil sont incertaines.L’Angleterre et les Pays-Bas vont plus loin dans leur remise en question de Galileo. Ils s’interrogent carrément sur la nécessité de développer un nouveau système de positionnement par satellite ?” très coûteux ?” alors qu’il existe déjà celui des Américains auquel les Européens ont accès.

Une indépendance stratégique et économique vis-à-vis des Américains

Les partisans de Galileo, parmi lesquels la France et l’Italie, insistent quant à eux sur la nécessité pour l’Europe de se doter d’un système indépendant et fiable, notamment pour les besoins des militaires. Ils précisent par ailleurs que les besoins en matière de localisation ne cessent d’augmenter, en particulier dans l’automobile où les systèmes de navigation commencent à se banaliser.Autre axe de développement important : la téléphonie mobile. L’intégration d’un GPS dans les portables permet d’envisager des applications commerciales basées sur la localisation précise (quelques mètres) des abonnés. Mais, pour l’instant, la plupart des opérateurs ont misé sur des systèmes de localisation par le réseau (identification de la cellule, triangulation), certes moins précis, mais beaucoup moins chers à mettre en place.

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Stéphane Long