Passer au contenu

Le cadre informatique veille, en espérant se faire chasser

La consultation des offres d’emploi reste un exercice très pratiqué par les informaticiens. Cependant, malgré les difficultés actuelles, peu émettent des candidatures spontanées.

Les cadres informaticiens sont nombreux à consulter les offres d’emploi. Bien plus que la moyenne des cadres. Ils sont, en effet, 91 % à le faire régulièrement, contre 69 % de tous leurs homologues de même statut. Leur motivation : trouver un nouveau travail pour 27 % d’entre eux, contre 16 % chez l’ensemble des cadres. Mais, en fait, ce que les informaticiens cherchent activement… c’est qu’on leur propose du travail. Ils veillent à ce qu’on les sollicite. Et, surtout, ils semblent toujours insatisfaits de leur poste actuel. C’est toute l’ambiguïté de leur démarche, qu’une récente enquête réalisée par Ipsos (*) met à jour.La démonstration prend comme point de départ le fait que deux tiers des cadres informatiques se déclarent attentifs à toutes les opportunités susceptibles de se présenter, contre seulement moins de la moitié des cadres français. Mais, en réalité, le spécialiste des technologies ne fait qu’observer attentivement les offres d’emploi ?” tant les annonces dans les journaux papier que sur internet ?” et les opportunités qui pourraient se présenter. Le fait qu’ils soient 11,3 % à être inscrits à l’Apec, contre seulement 5 % pour l’ensemble des cadres, conforte cet aspect. C’est donc ce côté actif de veille professionnelle qui les caractérise. Par contre, et en conséquence, les moyens qu’ils utilisent pour cette surveillance se limitent à observer la tendance du marché et à attendre qu’une offre les intéresse.

Des insatisfait qui restent gourmands

Ainsi, les informaticiens répondent bien plus à des offres qu’ils n’envoient de candidatures spontanées. Ils font modérément appel à leurs relations, mais utilisent l’approche par des stages ou des missions d’intérim ?” principalement quand ils sont employés dans des SSII. Ils aiment peu les passerelles de mobilité interne, choisissant d’attendre qu’un cabinet de recrutement les appelle. Bref, ils préfèrent répondre à une sollicitation plutôt que provoquer le destin. Cette passivité relative vient incontestablement du confort que leur procure encore la pénurie de spécialistes des nouvelles technologies. Les difficultés actuelles de ce secteur ne semblent pas, pour le moment, avoir entamé cette certitude d’être l’objet rare que tout employeur doit solliciter. Quant à leurs motivations, il est clair que les cadres informaticiens restent des insatisfaits gourmands. Ils sont ainsi plus nombreux à montrer des exigences sur tous les critères proposés dans l’enquête. Sans doute ne les trouvent-ils pas satisfaites dans leur poste actuel. De plus, la hiérarchie des motivations diffère sensiblement de celle des autres cadres. D’abord, sur les conditions de travail. Ensuite, sur la sécurité de l’emploi. Enfin, sur l’image et la notoriété de l’entreprise qui les emploie.On ressent sur ces trois points l’aspect “enfant gâté” des cadres informaticiens, pour lesquels il est important de faire la course au meilleur employeur.(*) Sept mille cadres français interviewés sur sept mois, du 10 octobre 2001 au 16 mai 2002. Ipsos a exploité 4 918 questionnaires. Voir ” L’informaticien mieux loti que ses homologues dans l’entreprise “, dans 01 Informatique du 18 octobre dernier.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hubert d'Erceville