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L’ASP encore cloué au sol

La location d’applications n’a pas pris son envol en France. Seuls quelques petits fournisseurs en profitent pour occuper le terrain.

Depuis quelques mois, pas une semaine ne passe sans qu’un éditeur ou une start up n’annonce une nouvelle offre dans le domaine des ASP (Application Service Provider). Le marché français devient ainsi un véritable fourre-tout, où chacun se baptise ASP dès lors qu’il met en ligne un logiciel à louer. A l’origine, l’ASP est une société qui propose à son client d’utiliser une application logicielle à distance en payant une communication ou en s’abonnant. Le concept est particulièrement séduisant pour l’entreprise utilisatrice, qui ne paie qu’à l’usage et évite les coûts de mise en ?”uvre et d’exploitation de l’application proposée par le prestataire. Ce service s’adresse plus particulièrement aux PME.

Des freins psychologiques

S’il est indéniable que l’offre a émergé cette année, le marché demeure embryonnaire. Le cabinet d’études IDC a évalué la dépense totale des entreprises européennes en 1999 à 9,4 millions d’euros – un montant très faible en regard des 172 millions d’euros du marché américain. Le cabinet Pierre Audoin Conseil estime, lui, le marché français à 380 millions de francs en 2000. Mais il y inclut des acteurs spécialistes de la paie, comme ADP-GSI. L’eldorado annoncé est bien loin. Il faut dire que les plus grands éditeurs ne se sont pas lancés pleinement dans l’aventure en Europe. Beaucoup se contentent d’effets d’annonce et semblent attendre que les entreprises aient gagné en maturité. Ainsi, Microsoft n’a annoncé sa stratégie que l’été dernier. Quant à Oracle, l’offre qu’il promet depuis longtemps n’est toujours pas sur le marché.Seuls les éditeurs de PGI, souvent associés à des SSII – par exemple, SAP, allié à Atos Origin -, proposent des solutions concrètes à des tarifs affichés, pour une clientèle clairement identifiée. Mais celle-ci n’est toujours pas séduite. Pour l’instant, le terrain est surtout occupé par des start up ou des fournisseurs plus marginaux, tel Prologue Software. Ils proposent en location de petits logiciels, généralement complémentaires des progiciels vendus sur le marché : outils de gestion commerciale chez e-Front, de gestion de la relation client chez Prologue Software associé à ISO, de travail collaboratif chez AG Soft, ou de géomarketing chez Asterop.Pour que l’ASP déclenche un véritable intérêt du marché, il faudra, de toute façon, lever plusieurs freins psychologiques et techniques : coût élevé et faible niveau de service, sécurité et réticence des PME à confier leurs données à l’extérieur.

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Olivier Discazeaux