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La Terre vue du satellite

Les mesures satellite effectuées chaque jour par la Nasa représentent l’équivalent de 200 DVD. Mais comment corriger les relevés erronés ou reconstituer les données manquantes ?

Il y a quelques semaines, comme à son habitude, Google a réussi à capter l’attention de tous les internautes avec son logiciel
Google Earth. Ce programme, à installer sur son PC, permet de parcourir la surface terrestre à partir d’images satellite. Totalement inutile, donc indispensable pour des millions de personnes,
qui ont téléchargé Google Earth et cherché, qui le toit de son immeuble, qui la ferme de ses grands-parents.Quant aux dictateurs mondiaux de tout poil, ils se sont émus que leurs bases de missiles soient visibles par n’importe quel quidam. Surtout, Google Earth ?” rapidement imité par Microsoft et Yahoo ?” a montré tout
l’intérêt que peuvent présenter des images satellite pour y placarder des publicités pour un McDo ou un loueur de décapotables.Mais, au passage, certains se sont étonnés du peu de précision de certaines des cartes, d’erreurs ou d’imprécisions. Car les données relevées par les satellites en orbite autour de la planète ne sont pas complètement
fiables. Chaque jour, les satellites de la Nasa enregistrent près de 1,5 téraoctet de données (température de l’océan et de l’air, vitesse du vent, etc.). C’est l’équivalent, explique l’agence spatiale, de
200 DVD ou de 1 500 encyclopédies Britannica.Bien entendu, de nombreux phénomènes, du plus simple (un nuage qui passe au-dessus d’une ville) au plus complexe (des perturbations électro-magnétiques) interfèrent avec les instruments de mesure et engendrent des
‘ trous ‘ dans les relevés, en clair des zones pour lesquelles on n’a pas de données.Évidemment, ces relevés incomplets n’impactent pas les ‘ jouets ‘ que sont Google Earth et autres Terra Server. Mais météorologues et autres spécialistes de l’évolution de la couche d’ozone peuvent en
perdre leur latin. Du coup, plusieurs labos, dont le programme
Spacial Statistics and Environmental Sciences, de l’Université de l’Ohio, cherchent à développer des algorithmes suffisamment puissants pour corriger les relevés erronés.La complexité provient de l’énorme quantité de données à traiter (1 500 Go). Parmi les techniques employées : des calculs à partir des relevés du mois précédent et des approximations réalisées sur une grande
surface de relevés (en effectuant un ‘ zoom arrière ‘) puis affinés sur la partie problématique (en ‘ rezoomant vers l’avant ‘).Ainsi, les chercheurs du SSES ont pu, en trois minutes, reconstituer des données manquantes sur l’épaisseur de la couche d’ozone alors qu’il aurait fallu 500 ans si un traitement ‘ manuel ‘ (un calcul
statistique) avait été effectué.Encore plus intéressant, leur algorithme, qui fonctionne bien sur les images satellite, pourrait servir à corriger des images médicales ou des relevés topographiques.* Rédacteur en chef délégué de l’Ordinateur individuelProchaine chronique mardi 13 décembre

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Alain Steinmann*