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Gateway passe à la vitesse inférieure

En difficulté financière, le constructeur se restructure. Sa survie dépendra du marché américain.

La crise vécue par l’industrie informatique frappe de plein fouet son segment le plus emblématique : les fabricants de PC. Déjà, aux Etats-Unis, Micron PC et eMachines se sont mis en vente. Un futur auquel tente d’échapper Gateway. Après avoir remplacé l’équipe dirigeante en janvier par la précédente équipe managériale (celle du fondateur), le constructeur a annoncé des résultats financiers catastrophiques pour son premier trimestre : un chiffre d’affaires en baisse de 13 % et des pertes de 576 millions de dollars, contre des bénéfices un an auparavant.

Des mesures drastiques

‘heure est donc aux coupes claires. “La gamme de produits va être rationalisée, et nous allons limiter les options, explique Albert Barrachina, nouveau patron de Gateway France. Le nombre de châssis diminuera. En revanche, les configurations sur lesquelles nous nous étions engagés auprès de nos clients seront maintenues jusqu’à expiration des contrats.”Des services tels que ceux de Gateway. net, le fournisseur d’accès internet de la société, disparaissent. Quant aux prix, ils devraient être revus à la baisse. Gateway va même jusqu’à proposer ses machines un dollar de moins que celles de ses concurrents. La présence hexagonale, elle, sera renforcée. Gateway France gérera directement ses budgets marketing et communication, et récupérera certains employés auparavant basés en Irlande. La politique de distribution subira, elle aussi, un toilettage. Le sort des Gateway Stores sera déterminé au cas par cas. Quant aux revendeurs, la société fera le tri. Néanmoins, elle ne compte pas se séparer de ce canal, essentiel en France. Comme l’explique Albert Barrachina, “la particularité de Gateway France est de vendre plus de produits aux entreprises qu’au grand public “. Vu des Etats-Unis, la filiale hexagonale risque toutefois de ne pas peser grand-chose. Gateway ne doit son statut de grand de l’informatique qu’à un segment de marché : les particuliers aux Etats-Unis. Au-delà, la société affiche des chiffres comparables à ceux d’un assembleur. “Gateway ne livre que huit mille serveurs par trimestre, affirme Brooks Gray, analyste chez Technology Business Research. Il a déjà abandonné le marché des stations de travail. Si la situation empire, Gateway pourrait bien quitter le monde des entreprises.” Cette décision ferait de Gateway France une coquille vide…

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Ludovic Nachury