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Formation : la CGT inflige un zéro pointé aux SSII

La fédération CGT des sociétés d’études publie un classement des SSII selon leurs performances sociales pour l’année 2002. Les négociations salariales et surtout la formation sont les points noirs du bilan social des SSII.

Depuis deux ans, la fédération CGT des sociétés d’études publie un classement des sociétés de services informatiques, en fonction de leurs performances sociales. Le but de cette branche syndicale est d’appréhender les SSII sur des
critères autres que les ‘ seuls points de vue économique et financier ‘.L’enquête pour l’année 2002 vient de paraître, avec une méthodologie différente de celle de l’année dernière, ce qui rend les comparaisons peu pertinentes.La fédération a interrogé ses propres délégués sur huit critères sociaux : la pérennité des emplois et l’évolution des carrières, la représentation des personnels, la représentation syndicale, les négociations salariales, la
formation, le temps de travail, les conditions de travail et le climat social.La formation obtient tout simplement un zéro pointé, ‘ ce qui traduit une absence totale de politique consciente et organisée en ce domaine ‘. Le temps de travail récolte un cinglant 6,6
sur 20, et les négociations salariales 4 sur 20.Les meilleures notes concernent la représentation syndicale et des personnels (15,3 et 13,3 sur 20), mais la CGT les relativise, car ‘ elles découlent du fait qu’en général les employeurs appliquent la législation
du travail en la matière ‘.
Les trois autres critères ?” pérennité des emplois, conditions de travail et climat social ?” atteignent tout juste la moyenne, 10 sur 20.Pour la CGT, ‘ les performances sociales des SSII sont loin d’être brillantes. Et l’on est en droit de s’interroger sur le devenir d’un secteur qui se veut à la pointe des mutations technologiques et qui
s’intitule pompeusement “les métiers du savoir”. ‘

Vingt SSII n’ont pas la moyenne

Quant au classement des SSII, il montre que seules quatre sociétés dépassent la note de 13. Elles sont une majorité, vingt, à ne pas atteindre la moyenne. Pour Osiatis, lauréate du classement, cette enquête a une valeur car elle permet
de connaître la vision de l’entreprise qu’ont les délégués syndicaux. L’entreprise estime que sa première place découle du bon dialogue social dans l’entreprise.D’autres SSII, comme Devoteam, 22e du classement avec la note de 9,6 sur 20, n’ont pas voulu réagir à cette enquête. Tibco, qui pointe à la 38e et dernière place, la balaie d’un revers de main.
‘ Cette enquête n’est pas représentative, car elle s’appuie sur la réponse de 2 ou 3 personnes alors que nous sommes plus de 800 ‘, estime une porte-parole. La CGT répondait par avance à ce type
d’attaques dans son rapport : ‘ Nous ne prétendons pas à une représentativité rigoureuse, mais, simplement à l’expression d’un point de vue (…) souvent ignoré. ‘Le zéro pointé pour la formation est contesté, et ce même par Osiatis. La SSII ne comprend pas cette note attribuée de façon globale, estimant avoir pour sa part mis en place une vraie politique dans ce domaine. Même incompréhension
chez Tibco, qui souligne dépenser tout son budget de formation.‘ Oui, mais pour quelles formations, et pour qui cet argent est-il dépensé ?, s’interroge Noël Lechat, de la CGT. On sait qu’il n’y a pas de formation dans la branche. Souvent, elle
démarre alors que le projet a déjà commencé. Il faut une vraie politique, ce que même le Syntec reconnaît. ‘
La fédération CGT des sociétés d’études compte publier sur son site, dans quelques jours, les résultats de cette enquête, entreprise par entreprise. L’enquête, elle, sera reconduite l’an prochain, avec la même méthodologie.

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Guillaume Deleurence