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Chronique d’une ” intro “

Des mois de travail pour une présentation de 30 minutes. Retour sur l’entrée de Valtech au Nouveau Marché.

Avril 1999 : Jean-Yves Hardy, patron de Valtech, introduit son entreprise au Nouveau Marché. Une étape décisive pour la société de services high-tech, qui s’inscrit dans la suite logique de la politique de l’entreprise : dès 1996 Valtech, agence web aujourd’hui diversifiée, alloue des stock-options à tout son personnel, et exprime son désir de mener une stratégie d’échange par action.” Nous avons décidé de faire confiance à notre cabinet d’avocats historique, CMC, à la société de Bourse Pinatton Finance, et à l’agence FRI Communication. Dès le début, on vous explique que ça va être terrible. On vous facture allégrement une formation lors de laquelle un grand journaliste de la place de Paris vous apprend à parler en groupe “, se souvient Jean-Yves Hardy, mi-amusé, mi-désabusé.Il faut dire que les dirigeants jouent gros, et préparent l’opération depuis des mois. Tout ce petit monde est d’ailleurs parti quatre jours en séminaire pour plancher sur le document de 80 pages qui devra être visé par la COB (Commission des opérations de Bourse).Un mois avant l’introduction, la pression monte. Il est temps de formaliser le discours. Trente minutes de présentation et vingt minutes de questions réponses devront suffire. Parallèlement, l’équipe travaille à établir la valeur de l’entreprise. “Quel niveau de prix faut-il fixer pour que l’opération soit un succès sans pour autant brader l’entreprise ?” Les actionnaires de Valtech et les banquiers font valoir des points de vue différents. Au final, une fourchette de prix est fixée, et la période de souscription arrêtée.Les roadshows peuvent débuter. Ils se concentrent essentiellement sur la France, et quelques présentations en Belgique et en Suisse. “Les investisseurs veulent vous classer, pas connaître votre métier. Or, un discours simple caricature ce qui fait l’individualité de Valtech”, s’étonne Jean-Yves Hardy.Pourtant, en interne, les craintes des débuts s’estompent rapidement : si quelques ordres seulement sont arrivés le premier jour, ils affluent dans les derniers jours de l’opération. Au point que, finalement, l’action est sursouscrite quatorze fois. Il faut croire que les grands hôtels, les brochures en quadrichromie, les hôtesses, les spectacles laser et autres artifices tant décriés par Jean-Yves Hardy nauront peut-être pas été un investissement inutile.

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HP