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Capital-risque : vers une reprise des investissements ?

Chacun sait que l’euphorie du premier semestre 2000 a laissé la place à l’anxiété et à une stratégie de repli chez les investisseurs. Les douze derniers…

Chacun sait que l’euphorie du premier semestre 2000 a laissé la place à l’anxiété et à une stratégie de repli chez les investisseurs. Les douze derniers mois ont été vécus comme une période frustrante après la panique suscitée par l’évolution des marchés financiers. Les investisseurs ont dû descendre sur le terrain pour soutenir leurs participations les plus mal en point, nettoyer leur portefeuille en se débarrassant d’investissements devenus sans issue et chercher à consolider des positions en encourageant fusions et rapprochements. Depuis septembre 2000, la plupart des fonds n’ont procédé qu’à un ou deux nouveaux investissements, alors que le rythme atteignait deux prises de participation par mois depuis septembre 1999. Ils se sont donc privés de l’activité centrale de leur métier : investir.Beaucoup d’entre eux sont las de ce passage à vide. La trêve estivale est souvent l’occasion d’une remise à plat et d’un bilan. Cette année, on peut espérer que les investisseurs, après ces longs mois de paralysie de leur activité d’investissement et de secourisme auprès de leurs start up en danger, vont revenir en septembre bien décidés à trouver comment investir dans cette période si difficile pour les industries technologiques. Evidemment, de nombreux scénarios demeurent possibles, et la prévision est difficile. Toujours est-il que plusieurs paramètres conduisent à privilégier un redémarrage des investissements à la rentrée. Mais dans des conditions qui, à leur tour, pourraient dégénérer.Tout d’abord, les capitaux disponibles n’ont jamais été aussi importants dans l’Hexagone. Plusieurs acteurs sont parvenus à lever de nouveaux fonds d’une taille impressionnante (supérieure à 1 milliard de francs) en fin 2000. Et ils ne les ont, à ce jour, pratiquement pas entamés, éprouvant de grandes difficultés à trouver des projets répondant à la rigueur de leurs nouveaux critères post-krach. Ensuite, la profession du capital-risque, née dans la Silicon Valley des besoins en capitaux des premiers constructeurs de micro-ordinateurs, puis des éditeurs de logiciels, est très brutalement revenue à ses premières amours après s’être perdue dans les bras trompeurs de l’e-commerce ou des services WAP. Finalement, on ne s’est jamais autant enthousiasmé en France pour les technologies qu’aujourd’hui.Nous risquons d’avoir un automne très chaud, animé par des investisseurs ressourcés par la trêve de leurs vacances et, pour le dire cyniquement, par la disparition d’éléments devenus indésirables de leur portefeuille. Faute de renouveau de l’internet à cette date, il y a fort à parier que tous se consacreront à la chasse aux projets technologiques, comprenant brevets et centres de recherche. Mais les start up technologiques seront toujours beaucoup moins nombreuses que les projets de sites internet. Et cela parce qu’elles nécessitent des compétences bien plus pointues, et donc plus rares.Avec, d’un côté, des investisseurs plus financés que jamais et, de l’autre, un marché potentiel aussi étroit, on pourrait bien assister à un ” nouvel an 2000 ” : une course effrénée aux projets ” stars ” avec une envolée des valorisations et des montants levés. Tout cela n’est quhypothèse : si elle réapparaît, cette euphorie sera peut-être encore plus extrême, mais elle sera beaucoup plus courte. La crise américaine est bel et bien à nos portes.

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