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Amazon construirait ses propres puces pour rendre Alexa encore plus intelligente

Dernier à embrasser une tendance de fond, le géant de la distribution sur le Web développerait des puces maison dédiées à ses algorithmes d’apprentissage machine, afin de rendre ses assistants connectés Alexa plus performants.

Pendant longtemps, associer Amazon et matériel faisait sourire. Son Fire Phone a fait long feu. Jugez plutôt, lancé en juin 2014, il a rendu l’âme en septembre 2015. Même ses tablettes n’enthousiasmaient guère que par leur prix – elles sont désormais numéro 2 des tablettes en termes de vente derrière les iPad d’Apple. Il a fallu attendre la gamme Echo et Alexa pour que le succès soit au rendez-vous immédiatement.

Plus d’intelligence localement

Pour creuser ce sillon, qui sert aussi à pousser une multitude de services, Amazon aurait décidé de passer à l’étape supérieure, en empruntant le même chemin qu’Apple ou Google. Selon The Information, le géant de la distribution travaillerait à développer plusieurs puces. Un des objectifs premiers serait de rendre plus rapide encore Alexa pour que l’assistant intelligent d’Amazon réponde plus vite aux questions qui lui sont posées et aux commandes qui lui sont soumises.
En augmentant les performances des puces embarquées dans les différents modèles d’Echo, ses enceintes connectées, Amazon déplacerait une partie des calculs nécessaires à ces interactions localement, évitant l’aller-retour des informations vers le Cloud.

Evidemment, les appareils auraient toujours besoin de se connecter à Internet pour les tâches les plus complexes et les requêtes demandant des données complémentaires. Mais certaines fonctions essentielles pourraient être utilisables en local. Ce serait le cas d’une part importante de la reconnaissance vocale, par exemple. Au-delà du gain en rapidité de traitement, ce serait un bon moyen de réduire l’impact écologique de ses services en réduisant le besoin de puissance dans le Cloud.

Dans les pas de Google et de ses TPU

Justement, Amazon s’attelle également à développer des puces pour ses solutions dans le Cloud, ses Amazon Web Services. Là encore, la société pourrait choisir d’intégrer des puces dédiées aux calculs de ses algorithmes « intelligents », dans les serveurs de ses différents centres de données. L’objectif pourrait être de développer ses propres puces FGPA.

En l’occurrence, Amazon suivrait la piste tracée par Google, qui, en 2016, dévoilait ses propres TPU (Tensor Processing Unit) destinées à l’exécution de ses algorithmes d’apprentissage profond.
Disponibles pour le « grand public » depuis quelques jours en bêta, ces TPU sont déjà utilisées pour animer les services de Google tels que le moteur de recherches, Street View, Photos ou encore Translate.

Des recrutements bien avancés

La société de Jeff Bezos aurait déjà une belle force de frappe à sa disposition. En 2015, le géant américain rachetait, pour 350 millions de dollars, Annapurna, une société israélienne spécialisée dans les puces destinées aux matériels de stockage, aux routeurs Wi-Fi, aux appareils domotiques intelligents ou aux solutions de streaming.
Depuis, Annapurna développe cette « puce pour l’intelligence artificielle », selon The Information. Au global, ce serait environ 450 ingénieurs spécialisés dans le développement de puces qui travailleraient pour Amazon sur le sol américain, avec pas moins de 377 postes encore ouverts au recrutement. Sans oublier Annapurna et ses 120 ingénieurs, environ.

Certains spécialistes de l’intelligence artificielle craignent un nouvel hiver de leur domaine d’expertise. Difficile toutefois de croire que les géants du Web laisseront ce sujet brûlant refroidir tant qu’ils y trouveront un moyen d’améliorer leurs services, d’attirer des clients… et de gagner plus d’argent.

Source :
The Information

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Pierre FONTAINE