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Parlons peu

N’en déplaise à Microsoft, les adolescents français pourraient bien bouder Windows Live Messenger, le tout nouveau logiciel de messagerie instantanée qui succède au célèbre MSN Messenger….

N’en déplaise à Microsoft, les adolescents français pourraient bien bouder Windows Live Messenger, le tout nouveau logiciel de messagerie instantanée qui succède au célèbre MSN Messenger. En fait, ce n’est pas le programme
en lui-même qu’ils risquent de rejeter, mais son nom. Et pour cause ; ils sont habitués à parler tout simplement de MSN, un sigle court et incisif, qui sonne comme un code pour initiés, et qui correspond parfaitement à leur mode
d’expression. On les voit mal, à la sortie du collège, se séparer en lançant un ‘ retrouvons-nous ce soir avec Windows Live Messenger ‘ au lieu d’un ‘ à tout’ sur MSN ?”. Certes,
tout n’est pas perdu et il est probable qu’ils utilisent Live pour remplacer leurs trois lettres fétiches.Car deux syllabes, c’est toujours mieux que trois. D’ailleurs, même s’ils sont friands d’abréviations ?” en témoigne le langage SMS qu’ils utilisent désormais dans tous leurs messages, et pas
seulement sur leurs téléphones mobiles… ?”, les moins de vingt ans ne sont pas les seuls à préférer les abréviations aux appellations complètes. Nous parlons tous de PC pour désigner un ordinateur personnel fonctionnant sous Windows ou
de mail pour un courrier électronique. De plus en plus de gens emploient l’acronyme MP3 en lieu et place de baladeur audio numérique.Même quand la dénomination officielle est courte, nous trouvons le moyen de l’amputer (CD aulieude CD-audio, DVD au lieude DVD-vidéo, etc.). Et, comme certainesmarques l’ont bien compris, les termes à un oudeux phonèmes
(iPod, Freebox, HD, mégas, blog…) ont souvent la cote, sans doute parce qu’ils pénètrent mieux les esprits… Ce phénomène n’a rien de vraiment étonnant ni de fondamentalement gênant ?” lesmathématiciens utilisent
depuis longtemps des symboles pour décrire des abstractions complexes. Il illustre simplement le penchant de notre société de l’information à tout compresser, pour aller plus vite, y compris dans les médias ?” les radios, les chaines de
télévision, les journaux et les sitesWeb condensant unmaximumde sujets dans unminimumde temps oud’espace, pourmieux servir l’immédiat. Il faut juste espérer qu’à force de contracter les phrases et les mots, on n’en vienne
pas aussi à éliminer les nuances, à cultiver les amalgames, à entretenir lesmalentendus et à compacter les idées…(*) rédacteur en chef

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Felix Marciano*