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Le combat des chefs

Le titre de haut de gamme des appareils à 7 millions de pixels, et par la même occasion celui des compacts, est aujourd’hui disputé par deux…

Le titre de haut de gamme des appareils à 7 millions de pixels, et par la même occasion celui des compacts, est aujourd’hui disputé par deux prétendants qui ne manquent pas d’arguments. À l’heure où les reflex numériques se vendent à moins de 1 000 euros (avec objectif et carte mémoire venant concurrencer les bridges à viseur électronique, certains constructeurs présentent courageusement des appareils compacts à viseur optique à des tarifs équivalents. Ces boîtiers gardent pour eux un encombrement réduit grâce à leur zoom de latitude limitée (4x). Ils s’adressent donc à ceux qui souhaitent accéder à une haute définition sans pour autant s’encombrer d’énormes zooms ou d’objectifs interchangeables, ainsi qu’aux photographes qui restent allergiques à l’image vidéo des viseurs électroniques des bridges. Notez cependant que ces deux boîtiers possèdent, autour de leur objectif, un filetage destiné à recevoir les compléments optiques de leurs marques pour les convertir en grand-angle, téléobjectif ou objectif macro. Un système relativement ouvert, en définitive.

Écrans confortables

Respectivement successeurs des fameux G5 et V1, le Canon G6 et le Sony V3 restent fidèles à leurs exigences de boîtiers experts tout en gagnant deux millions de pixels. En effet, les deux constructeurs ont sauté la case des 6 mégapixels, passant directement de 5 à 7 millions de pixels, ce qui autorise enfin de véritables agrandissements 20 x 30 cm à 300 points par pouce. Si l’on peut rester dubitatif quant à la logique de Canon pour l’appellation de ses boîtiers (G7, cela aurait mal sonné…), force est de constater quelques progrès par rapport au G5 : plus étroit de 16 mm, le G6 offre une très bonne prise en main grâce à son grip caoutchouté et sa poignée saillante. Mais sa finition reste un peu brute face à celle du Sony, dont la conception est une vraie réussite. Alliage de magnésium et molette de sélection crantée : la finition du V3 est plus flatteuse que celle de son concurrent, et le gabarit légèrement plus compact. Mais la meilleure surprise vient du grand écran de 6,35 cm, qui assure un confort de visée exceptionnel. Malheureusement, l’image est en partie rognée par la grande quantité d’icônes d’information (dont la durée d’autonomie restante de la batterie, fort pratique). Particularité intéressante du Sony, héritée de son aîné le F828 : la vision nocturne par infrarouge. Permettant de cadrer dans l’obscurité en mode NightFraming, elle autorise même la prise de vue (sans couleurs) en mode NightShot. L’écran du Canon G6 ne mesure pour sa part ‘ que ‘ 5,1 cm, mais il est orientable à volonté, et les principaux contrôles visuels sont reportés sur l’afficheur LCD du dessus qui peut être éclairé dans l’obscurité.

Presque pas de bruit

Les viseurs optiques, alternative aux écrans en cas de soleil intense ou de batterie faiblissante, n’ont pas été aussi soignés : mal placés sur le Sony (l’index passe devant), ternes et mal dégagés sur le Canon (mais avec réglage dioptrique), ils ne sont à utiliser qu’en cas d’extrême nécessité. Les deux boîtiers disposent de toutes les fonctions attendues à ce niveau, mais le Canon s’avère plus convivial, avec des touches de raccourcis nombreuses permettant de contourner les menus pour effectuer certains réglages (mode rafale, balance des blancs, mesure de la lumière, etc.). Le Sony reste toutefois très agréable à piloter : on remarque l’interrupteur permettant de passer de la carte CompactFlash à la Memory Stick : le V3 accepte les deux types de supports, pour une capacité de stockage et une polyvalence maximum. La trappe placée en dessous est par contre peu pratique pour l’utilisation avec un trépied. On note également une fonction vidéo haute résolution illimitée, absente du Canon, et un nombre plus important de modes scènes (9 contre 3), ce qui le rend plus accessible aux novices.En termes de qualité d’image, Canon affiche une meilleure optique (belle ouverture en grand-angle comme en télé, meilleur traitement des aberrations chromatiques, de la distorsion et du vignettage), mais Sony garde une petite longueur d’avance pour le traitement de l’image. Le V3 offre des couleurs plus justes et une excellente gestion du bruit de fond en haute sensibilité (voir les images). Il est également plus rapide en rafale.

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Julien Bolle