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C’est trop bien l’ordinateur !

Depuis trois ans, les élèves de grande section de l’école maternelle Parmentier, à Paris, utilisent l’ordinateur au même titre que les pinceaux et les crayons. Bilan avant le deuxième trimestre.

Lorsqu’ils entrent dans la classe, les enfants de l’école maternelle Parmentier s’empressent de s’inscrire à une activité pour le temps dit de l’accueil, de 8 h 30 à 9 heures. Ils ont le choix entre des jeux de société, du dessin, des jeux de construction, de la pâte à modeler, des puzzles et… l’ordinateur. Très vite, les cinq places disponibles autour de l’ordinateur sont occupées, tant les enfants plébiscitent cette activité. Le premier arrivé s’empare de la souris. Le deuxième s’installe sur le même banc que l’heureux privilégié. Un troisième se glisse à leurs côtés, aux premières loges, tandis que les deux autres approchent des petites chaises. Les doigts se tendent vers l’écran, les conseils fusent, les enfants reprennent en ch?”ur les comptines ou récitent les dialogues des personnages qui évoluent à l’écran.D’autres écoliers se joignent au groupe, en spectateur ou comme membre actif. Fabienne, la maîtresse, essaie d’être stricte : les non-inscrits à l’atelier ordinateur doivent absolument faire autre chose. Mais bien souvent, les cinq places autorisées ne suffisent pas. ‘ Les enfants aiment tous faire des jeux sur l’ordinateur, mais je veille à ce qu’ils changent régulièrement d’activité ‘, souligne-t-elle.Cela fait trois ans que cet ordinateur pas comme les autres est entré dans la classe, et il y est parfaitement intégré : ‘ Ce n’est pas comme si nous avions une salle informatique avec des activités spécifiques. Là, l’ordinateur prend vraiment un sens pour les élèves, au-delà du simple jeu sur écran. C’est un outil d’apprentissage, comme le tableau noir ou les feutres. ‘Au début, Fabienne estimait que ses élèves étaient un peu jeunes pour s’initier à l’ordinateur ­ en grande section, les enfants ont entre 5 et 6 ans.

Un formidable outil de socialisation

C’est pourquoi elle avait réclamé la présence d’un aide-éducateur.‘ Mais je me suis vite rendu compte que l’important était de leur laisser le plus d’autonomie possible. Contrairement à une idée reçue, l’ordinateur est un formidable outil de socialisation. Dans la classe, l’enfant n’est jamais seul face à la machine. Même si un seul tient la souris, tous participent. L’ordinateur tient aussi un rôle dans l’apprentissage de l’écriture. Les élèves comprennent plus vite que le mot forme un tout car la barre d’espace matérialise sa fin. Ils sont motivés à rendre un travail propre. Le rapport du geste de la main et du mouvement de la souris à l’écran leur permet aussi de progresser sur le plan de la motricité fine. Et moi, je peux rapidement rédiger un résumé sur une activité ou une sortie exceptionnelle et remettre un exemplaire à chacun. ‘

La contrainte du clavier

Les enfants sont unanimes : ‘ C’est trop bien l’ordinateur ‘, s’exclament en ch?”ur Kenza, Louise et Lucas, qui sont volontaires pour taper au clavier le texte d’une histoire. A partir d’un modèle écrit en lettres d’imprimerie, ils cherchent parmi les touches du clavier les lettres, les espaces ; ils corrigent, passent à la ligne. Après un bon quart d’heure passé à écrire une phrase, ils ferment le programme… sans avoir sauvegardé ! ‘ Il y a moins de volontaires pour écrire au clavier, sourit Fabienne. Pour cette activité, je ne force personne, il faut que l’enfant y trouve du plaisir et que ce ne soit pas une corvée. Tous n’ont pas encore la maturité nécessaire pour respecter les contraintes. Mais tous sont très fiers de voir l’histoire qu’ils ont inventée se dérouler en grands panneaux devant les fenêtres de la classe ! ‘Fabienne n’a qu’un seul regret : que la classe ne possède aucune prise téléphonique et ne puisse donc pas être raccordée à Internet. La prochaine étape ?www.kidsmartearlylearning.org/FR/index.html

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Nathalie Bloch-Sitbon