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Worldcom, une faillite et un scandale retentissants

Obligé de se restructurer, le groupe ne devrait pas céder ses activités européennes.

Worldcom, pire qu’Enron. Fin juin, le géant mondial des télécoms et de l’internet annonçait que ses comptes présentaient des irrégularités d’un montant de 3,8 milliards. Le 8 août dernier, l’audit en cours a révélé de nouvelles “erreurs” d’une valeur de 3,3 milliards de dollars, portant sur la période 1999-2001. Ces 7,1 milliards cumulés ont gonflé le résultat opérationnel avant impôts et amortissements (Ebitda), et permis d’afficher de bonnes performances. L’opérateur a même prévenu que d’autres corrections pourraient être apportées prochainement. Voilà qui ne va pas faciliter la mise en place de la restructuration de la dette que doit entamer Worldcom auprès de ses créanciers depuis son placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. En attendant, un tribunal new-yorkais a accepté, de la part de plusieurs banques, un prêt intermédiaire de 750 millions de dollars pour fournir “les fonds nécessaires à la continuité des activités de l’entreprise, ainsi qu’au paiement des salariés”. L’intégralité du prêt ?” 2 milliards ?” sera accordée ou non le 4 septembre.

Concurrence agressive

Les filiales européennes ne devraient pas faire partie des cessions futures. Worldcom a souligné que ses activités sur le Vieux Continent étaient stratégiques. Chez Worldcom France, les équipes sont sur le pont pour rassurer et conserver les clients. “Les grandes entreprises connaissent la signification du chapitre 11, mais pas certaines PME. Nous avons mis en place une formation interne pour expliquer ce qui se passe aux clients”, confie Françoise Céailles, porte-parole de la filiale. Un effort d’autant plus nécessaire que la concurrence ne se prive pas de noircir la situation. “Certains concurrents n’hésitent pas à mener campagne en disant que Worldcom n’existe plus.”

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Guillaume Deleurence