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Windows et Linux : la cohabitation harmonieuse

Sur le PC, Linux ne peut être une alternative à Windows sans l’apprivoiser. Des solutions permettent une cohabitation des deux systèmes. Les plus abouties créent des machines virtuelles indépendantes.

La percée de Linux sur le poste de travail est encore freinée par la faiblesse de sa panoplie bureautique. Le remède consiste à faire cohabiter ce système avec Windows. Des solutions arrivent au compte-gouttes sur le marché, mais on part de loin. La voie plus usitée reste encore le ” dual boot “, qui laisse à l’utilisateur le choix du système lors du démarrage du PC. A peine mieux, le logiciel libre Wine permet de lancer des applications Windows 95/98 sous Linux. Mais son incapacité à émuler la totalité du système de Microsoft le rend incompatible avec de nombreuses applications. En pratique, on ne peut donc s’affranchir de la version originale du système de Microsoft. Une contrainte que l’éditeur Winlinux contourne avec une distribution Linux installée en tant qu’application Windows, et donc sans création de partition spécifique. Mais quand Linux est lancé, Windows s’efface définitivement. Le schéma est à peu près identique avec l’utilisation de Lnx4Win, proposée dans l’un des modes d’installation de Mandrake Linux 7. 0.
La véritable cohabitation passe par la création de multiples machines virtuelles, dont chacune accueille un système différent et possède sa propre adresse IP. Dès lors, Linux et Windows sont isolés. Par exemple, le fameux “écran bleu de la mort”, qui taquine les utilisateurs de Windows, n’aura pas d’incidence sur une machine sous Linux.

Des PC virtuels communiquant entre eux

Malgré ce cloisonnement, les différentes machines virtuelles pourront accéder aux mêmes périphériques et communiquer entre elles en partageant des fichiers ou par couper/coller. L’éditeur VMware fournit une telle solution, qui permet la création de machines virtuelles Linux et Windows (95, 98 et 2000). Mais seulement sur une architecture Intel. Car, bien que les machines soient virtuelles, le code des applications est exécuté nativement. L’éditeur Bochs, racheté par MandrakeSoft (qui a offert sa technologie à la communauté open source), est allé plus loin avec un produit qui émule non seulement l’environnement matériel du PC, mais aussi le jeu d’instructions de l’architecture Intel. Dès lors, Bochs tourne sur Sparc, PowerPC et Intel. Bochs est utilisé par le projet Plex86, naguère connu sous le nom de FreeMware, qui se veut une alternative ” libre ” au produit commercial VMware 2000 sur plate-forme Intel, avec une exécution native du code garantissant des performances optimales.
Par sa capacité à émuler le microprocesseur Intel, le produit Virtual PC, de Connectix, est plutôt comparable à Bochs, mais il cible exclusivement le Macintosh. Lancé à partir de MacOS, il crée ainsi un PC virtuel, qui peut tourner sous Windows comme sous Linux.

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Thierry Lévy-Abégnoli