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Web et ERP, mariage de raison ou liaison impossible ?

Chaque mois, Internet Professionnel invite un professionnel du secteur à s’exprimer sur un sujet qui lui tient à c?”ur.

Le débat épineux de l’intégration du web et des applications d’entreprises atteint son apogée avec les ERP, c’est-à-dire les progiciels comme SAP, PeopleSoft ou Generix, qui automatisent une grande partie des fonctions de gestion (finance, production, logistique, ressources humaines, etc.). En effet, la logique web part souvent de l’extérieur de l’entreprise, alors que l’ERP s’appuie sur des processus internes. En outre, le web rime avec time to market, des cycles de projets courts (quelques mois) et des refontes fréquentes (tous les 6 à 12 mois); tandis que la mise en place d’un ERP s’étale en général sur 18 mois, et aboutit à un système fait pour durer. Le web concerne une problématique ciblée (fidélisation, information marketing, etc.) qui s’adapte aux processus existants, alors que l’ERP est nécessairement transversal et structurant. Enfin, sur le plan technique, les standards sont omniprésents sur le web, tandis que l’ERP est souvent bâti dans un monde spécifique, voire propriétaire.Mais aujourd’hui, les éditeurs d’ERP sont obligés d’utiliser le web pour s’ouvrir vers leurs clients et leurs fournisseurs. À l’inverse, un site web deviendra vite une belle vitrine inutile si les précieuses données qu’il collecte ne sont pas directement synchronisées avec celles du système d’information.Voici donc un marché juteux qui s’ouvre ! Trois familles d’acteurs l’investissent, avec des logiques souvent différentes. Les éditeurs de plates-formes, tout d’abord, (Microsoft, IBM, Oracle, BEA, etc.) poussent vers des standards middleware qui s’appuient, par exemple, sur les web services, où l’on retrouve l’affrontement Microsoft contre Java/J2EE. De l’autre côté, les éditeurs d’ERP tentent de rattraper leur retard sur un terrain où ils ne sont pas forcément à l’aise. Ils ont pour eux la connaissance intime de leurs applicatifs. Ils arrivent ainsi avec une approche pragmatique et (à peu près) ouverte : celle des connecteurs, directement “branchables” sur leurs applications, qu’ils sécurisent (certains diront “verrouillent“) pour les années à venir. Enfin, face à ces mastodontes, se trouvent les pionniers, les éditeurs d’EAI dont les plus connus sont WebMethods et Tibco (voire Microsoft avec Biztalk), qui proposent des briques souvent “riches” mais pouvant tirer vers le spécifique.Le choix de cet élément crucial d’interconnexion n’est pas uniquement une décision technologique : les aspects organisationnels, fonctionnels et stratégiques doivent aussi être pris en compte dès le départ. À n’en pas douter, une révolution plus profonde va intervenir qui imposera de repenser les processus de l’entreprise (comme l’a fait lERP) à partir des changements amenés par le web.Hitit édite fin octobre un livre blanc technique sur ce sujet. Une publication disponible sur hitit.com.* P-dg / hitit (société de services spécialisée dans l’e-business)
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Jean-Yves Grisi*