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Universal Music veut séduire les audiophiles avec le Blu-Ray Pure Audio

La major dévoile une collection de disques à son « HD » lisibles sur votre platine Blu-Ray. Elle espère réussir là ou d’autres formats, comme le SACD, ont échoué. Trop tard ?

Non, les supports optiques pour la musique ne sont pas morts ! Voilà, en substance, le message qu’a voulu faire passer Pascal Nègre, le sémillant patron d’Universal Music France. A l’occasion d’une conférence de presse ce matin, il a présenté le Blu-Ray audio, un nouveau format que la major vient de lancer en France avec 36 références.

Destiné aux audiophiles, le Blu-Ray Pure Audio est, selon M. Nègre, carrément « magique ». « Pour la première fois, on va pouvoir entendre exactement ce qu’entendait l’artiste quand il a enregistré son disque » a-t-il indiqué. Numérisé depuis la bande master du studio, le Blu-Ray Pure Audio restitue en effet complètement la fréquence d’échantillonnage du son et respecte la résolution d’enregistrement d’origine. Chaque disque pèse, du coup, entre 7 et 10 Go. C’est un format purement audio, qui fonctionne avec tous les lecteurs Blu-Ray du marché. Il n’y a donc ni données, ni vidéo sur la galette, si ce n’est une petite interface qui s’affiche sur votre téléviseur et qui vous permet d’admirer la pochette de l’album et de sélectionner les morceaux.

« Ces disques ne sont pas copiables ! » a tenu a préciser celui qui était encore il y a peu l’apôtre des DRM. Mais un code à l’intérieur du livret permet toutefois au client de télécharger, en MP3 ou en FLAC, les morceaux de son disque depuis un site dédié.

Un format qui arrive trop tard ?

Anachronique, à l’heure de la dématérialisation ? Pas pour Pascal Nègre : « On constate une forte progression des ventes de vinyles, qui sont principalement achetés par des jeunes. Cela veut dire que la nouvelle génération est prête à acquérir du support » a-t-il déclaré.

Interrogé sur les échecs des précédents formats de musique « HD » (comme le SACD et le DVD Audio, tous deux aux oubliettes de l’histoire) il a simplement indiqué que ce le Blu-ray Pure Audio ne nécessitaient pas de lecteur spécifique, contrairement au SACD, ce qui faciliterait son succès. Cela reste à voir… Car outre un lecteur Blu-Ray, une installation hi-fi de luxe à la maison est indispensable pour profiter pleinement de ces galettes. Nous avons pu entendre un enregistrement comparé à un CD traditionnel, dans un studio : il est vrai que le son a plus d’ampleur, s’avère plus riche que celui d’un bon vieux CD. Mais la différence ne saute non plus aux oreilles, même sur du matériel ultra haut de gamme. Alors, sur des enceintes moyen de gamme, oubliez.

Quant au prix, il est évidemment premium lui aussi : comptez 19,99 € pour profiter du « beau son ». Si ce galop d’essai est réussi –la France est un marché test- Universal Music compte bien exporter le concept à l’étranger et numériser ensuite l’essentiel de son catalogue en HD. « Je suis optimiste » a expliqué Pascal Nègre. 

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Eric le Bourlout