Passer au contenu

Telecom Genève : le haut-débit à l’assaut des téléviseurs

Loin de l’effervescence de la précédente édition, et en l’absence notable de ténors comme Alcatel, Ericsson, Nokia, Motorola ou Siemens, ITU Telecom World Genève 2003 confirme l’intérêt porté à la transmission
audiovisuelle via des réseaux à haut débit.

Faut-il y voir un des symboles de ce Salon ? Là où, il y a quatre ans, le stand d’Alcatel frappait les esprits par son ampleur, se dresse aujourd’hui le pavillon de Microsoft… L’éditeur effectue à Genève
les premières démonstrations de sa solution IPTV. ‘ Cette technologie, en cours de développement, comprend un nouveau standard de diffusion télévisuelle IP, nos logiciels et des décodeurs prototypes construits par nos
partenaires : Thomson, Harmonic, Tandberg, Pace ‘
, indique Ray McDevitt, responsable de l’offre Microsoft IPTV.

Microsoft lorgne le marché de la vidéo à la demande

Le calcul de Microsoft est simple : proposer le plus tôt possible aux opérateurs télécoms, ainsi qu’aux fournisseurs d’accès à Internet ou aux câblo-opérateurs les moyens de diffuser des contenus IP (films, vidéos, musique,
jeux) au travers de réseaux xDSL.’ Le nouveau standard que nous proposons est de haute qualité télévisuelle, et doit garantir un débit constant compris entre 1 et 1,5 Mbit/s ‘, précise Ray McDevitt. À l’écran,
l’apport pour le grand public est encore modeste : le passage instantané d’une chaîne à l’autre et la possibilité d’afficher une autre chaîne sous forme de vignette, avec des commentaires associés.Fidèle à sa stratégie d’encerclement, le numéro un mondial du logiciel place autour d’IPTV ses différentes pièces : encodage avec Windows Media 9, diffusion avec Windows Server 2003, réception sur le poste client à
l’aide de Windows CE, gestion des droits numériques (DRM)…Les premières expériences d’IPTV sont programmées aux Etats-Unis (avec les câblo-opérateurs Time Warner et ComCast), au Canada (avec l’opérateur Bell Canada) et en Inde (avec Reliance Infocomm). En Europe, Microsoft
s’efforce de séduire des géants, tels France Télécom ou Deutsche Telekom, mais sans succès pour l’heure. L’offre définitive devrait être disponible en fin d’année 2004.

La Corée et la Suisse se lancent

Pays en pointe en matière de haut-débit, avec plus de 20 personnes sur 100 connectées en haut-débit, la Corée présente à Genève, par le biais de l’opérateur KT, une offre de vidéo à la demande sur VDSL. Les
3 000 citoyens qui testent ce service depuis le début d’année 2003 bénéficient à l’arrivée sur leur décodeur numérique d’un débit maximal de 50 Mbit /s, distribuable entre la télévision, le micro-ordinateur
ou tout autre équipement raccordé.La diffusion des films ou vidéos s’effectue en MPEG2 (qualité DVD), au débit de 4 Mbit /s. ‘ Pour l’année prochaine, nous souhaitons aller plus loin que la vidéo à la demande, en proposant
d’autres contenus, diffusés en mode IP multicast ‘
, annonce Jae-Cheol Chang, responsable de la convergence chez KT. ‘ A priori, l’abonnement coûtera alors 10 euros par mois, avec
un décodeur vendu à partir de 200 euros. ‘
Moins avancé dans sa réflexion, l’opérateur helvète Swisscom présente un service complet de réception télévisuelle, de vidéo à la demande et d’enregistrement de programme, en partenariat avec Bluwin, le fabricant le
décodeur.Le choix technologique retenu par cet électronicien allemand est celui de Microsoft Windows Media 9 pour l’encodage numérique, avec un débit continu de 1,8 Mbit/s. ‘ Nous testerons cette offre
auprès d’une centaine de nos clients ADSL, sur un total de 200 000 abonnés à haut débit ‘
, déclare Giovanni Cappellotto, consultant au sein de la branche R&D de l’opérateur. Swisscom est
incapable de préciser la date effective de lancement de ce service, pas plus que d’en détailler le modèle économique. Preuve que le chemin qui mènera à la télévision numérique via xDSL est encore long.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Laurent Campagnolle, envoyé spécial à Genève