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SVG, du Flash normalisé

Près de trois années auront été nécessaires au W3C pour ratifier le format graphique vectoriel SVG, Flash de Macromedia ayant placé haut la barre en termes de fonctions. Internet peut donc enfin s’offrir des images vectorielles normalisées d’une très grande qualité.

Conçu spécifiquement pour internet, SVG (Scalable Vector Graphic) est à la 2D vectorielle ce que le VRML (Virtual Reality Modeling Language) était à la 3D. En d’autres termes, là où le VRML allégeait considérablement la taille des fichiers contenant les univers virtuels, SVG en fait autant pour les images 2D vectorielles. Le vectoriel dispose donc aujourd’hui d’un format normalisé, concurrent du célèbre Flash, capable également de rivaliser avec le format Bitmap (Gif ou JPeg) en terme de volume de fichier, pourtant traditionnellement plus léger.

Un format très riche et normalisé

Ratifié en septembre dernier, SVG s’appuie sur le langage XML (eXtensible Markup Language) pour décrire des illustrations. Animées ou non, les images sont également interactives. Contrairement au Bitmap qui provoque très rapidement des effets “d’escaliers” dès que l’on agrandit une partie de l’illustration, SVG offre à l’utilisateur la possibilité de zoomer sans engendrer des pertes de qualité. Typiquement, ce format sert à concevoir des plans de ville ou d’avion par exemple, sur lesquels l’utilisateur effectuera des agrandissements afin de trouver une rue ou de sélectionner sa place sur un vol.Prévues pour s’adapter à différents types de périphériques (PDA, téléphones portables, etc.), les images en SVG comportent des liens sur lesquels il suffit de cliquer pour accéder à une nouvelle animation, à un texte ou à tout autre forme de contenu. En s’appuyant sur XML, SVG facilite en outre l’indexation des images à l’instar des textes, ainsi que leur manipulation comme n’importe quelles autres données. Il bénéficie également des outils de conception des pages HTML du web. Ainsi, les fichiers SVG sont manipulables à l’aide de l’interface Dom (Document Object Model) et des feuilles de style CSS (Cascading Style Sheets) ou XSL (eXtensible Stylesheet Language).Les développeurs adaptent ainsi automatiquement les illustrations à la cible, en spécifiant la taille de l’écran, le débit supporté par l’utilisateur… dans les feuilles de style. Enfin, SVG est étroitement lié au format Smil 2.0 (Synchronized Multimedia Integration Language). Ratifié par le W3C en septembre dernier, ce dernier normalise la diffusion de contenus multimédias.

Reste à convaincre les graphistes habitués à Flash

Les multiples avantages de SVG risquent toutefois de ne pas suffire pour convaincre des graphistes qui travaillent depuis plus de deux ans avec Flash. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que le W3C sortirait un format graphique ignoré de tous : malgré ses atouts, PNG (Portable Network Graphic) n’a en effet jamais supplanté JPeg et Gif sur le web !Actif, le groupe de travail SVG a déjà convaincu un grand nombre d’éditeurs ; parmi eux figurent Adobe, qui gère SVG dans Illustrator, Corel, Quark, Xerox, Kodak et même Macromedia. Côté navigateur, Microsoft et AOL/Netscape disposent d’un plug-in en attendant la prise en compte de SVG en standard. Même IBM et HP soutiennent activement ce format. Reste à persuader les graphistes…

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Marie Varandat