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Sécurité: l’armée française s’inquièterait pour ses serveurs IBM/Lenovo

Pour le Canard Enchaîné, des militaires craignent pour la cybersécurité de serveurs fournis par IBM, bientôt cédés au Chinois Lenovo. Des craintes fondées ?

Les militaires français regretteraient-il d’avoir signé avec IBM pour des serveurs destinés à leurs datacenters ? Selon Le Canard Enchaîné, certains d’entre eux s’inquiéteraient que les matériels concernés par un récent contrat, fassent partie de l’activité bientôt cédée au Chinois Lenovo par le géant américain.

L’armée française aurait passé, le 19 mai 2014, un marché auprès d’IBM et de l’intégrateur Computacenter, pour la fourniture de serveurs X86 avec système de stockage et sauvegarde. Ce contrat aurait été conclu pour des raisons financières par le ministère de la Défense, soumis à des contraintes budgétaires grandissantes.

« Un serveur sert à stocker des données et à envoyer des fichiers d’un ordinateur à l’autre. C’est une porte d’entrée idéale pour siphonner les données » explique un expert, cité par l’hebdomadaire satirique.

Les craintes françaises d’un cyberspionnage  d’origine chinoise sont-elles pour autant fondées ? La cession de l’activité serveurs d’entrée de gamme d’IBM à Lenovo sera, de toute façon, examinée à la loupe par les autorités américaines via le comité des investissements étrangers.

L’Amérique n’a pas encore autorisé la cession des serveurs IBM à Lenovo

La suspicion vis à vis de la Chine sur ses velléités (avérées ou pas) de mener des cyberattaques visant les organisations américaines, reste vivace outre-Atlantique. L’autorisation de cette cession pourrait donc être assortie de conditions draconiennes par les Etats-Unis.

En France, l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) interviendrait à son niveau, puisque le contrat d’équipement concerné implique le ministère de la Défense.

L’agence gouvernementale ne manquerait-elle pas de scruter les plates-formes matérielles IBM/Lenovo avant qu’elles ne soient installées dans les datacenters de l’armée française ?

Ces craintes d’un cyberespionnage venu de Chine par le biais des équipements informatiques ou télécoms installés sur le territoire font écho au rapport du sénateur Jean-Marie Bockel.

En 2012, ce document préconisait le banissement de l’importation de matériels chinois pour les réseaux stratégiques de la France. Les serveurs sont-ils concernés par cette mise à l’index ?

Lire aussi

– Serveurs : l’accord IBM-Lenovo sera scruté par les autorités américaines (publié le 24 janvier 2014)

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Frédéric Bergé