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Sam Palmisano, nouveau CEO d’IBM, héritier ou visionnaire ?

Lou Gerstner a fait d’IBM une entreprise florissante tournée vers les services. Son successeur, Sam Palmisano, devra relever le défi en apportant à Big Blue une nouvelle vision.

Pour lui succéder à la tête d’IBM, Lou Gerstner a choisi un pur produit maison, Sam Palmisano, qui prendra officiellement ses fonctions de CEO le 1er mars prochain. Le futur patron de Big Blue est ce que l’on appelle, dans la vénérable maison, un ” IBMer “, avec près de trente ans d’ancienneté.A 22 ans, son diplôme de l’université Johns-Hopkins en poche, notre homme s’en va frapper à la porte d’IBM à Baltimore dans le Maryland. Nous sommes en 1973. Sam Palmisano débute sa carrière comme commercial. De la division traitement des données, il s’envole pour le Japon où il prend en charge l’opérationnel. Il devient l’un des rares dirigeants du groupe à avoir passé plusieurs années à l’étranger.

Sam Palmisano sauve ISSC…

Quand il revient au pays, en 1993, IBM lui confie les commandes d’ISSC (Integrated Systems Solutions Corp.), la branche infogérance du groupe. Les affaires vivotent. Les temps ont changé. La firme américaine traverse la crise la plus grave de son histoire. Depuis deux ans, le groupe affiche des pertes supérieures à 6 milliards de dollars. Un démantèlement est à l’étude. Mais Lou Gerstner, qui vient d’arriver, s’attache en priorité à la réorganisation du groupe dans son ensemble. Sam Palmisano en profite. A la tête d’ISSC, il bouscule la culture maison, encourage ses troupes à rencontrer les clients, à sentir et comprendre leurs besoins, quitte à leur prescrire des équipements fabriqués par la concurrence. Les ” deals ” se multiplient, leur taille aussi.

… reprend la division serveurs…

Bref, un an après son arrivée, ISSC est une affaire juteuse. En 1996, Lou Gerstner se penche sur le dossier. Le PDG visionnaire a compris que les services informatiques sont devenus un relais de croissance stratégique pour IBM. Résultat : plusieurs divisions services rejoignent ISSC qui devient IBM Global Services (IGS). La nouvelle entité, qui pèse déjà plus de 25 % du chiffre d’affaires de Big Blue, va exploser… Sam Palmisano poursuit, lui, son chemin, en prenant les rênes de la division PC, puis celles de la division serveurs. L’ancien ” commercial ” a gravi tous les échelons de la Corp. En 2000, c’est la consécration : Lou Gerstner le nomme chief operating officer d’IBM. Autrement dit, son dauphin.

… et Gerstner en fait son dauphin

Le 1er mars prochain, Lou fêtera donc ses 60 ans en passant le flambeau à Sam. IBM est aujourd’hui une entreprise qui pèse 85,9 milliards de dollars, et réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires dans les services. Mais la première SSII mondiale doit aujourd’hui affronter un contexte économique peu porteur. Entre autres grands chantiers : l’assainissement des divisions micro-informatique et lecteurs de disques durs, toutes deux déficitaires. Autant dire que le nouveau big boss d’IBM va devoir faire appel à ses talents de communicateur pour séduire la communauté financière, une tâche dont avait du mal à s’acquitter Lou Gerstner.A 50 ans, Sam Palmisano semble avoir toutes les clés en main pour réussir sa mission. Toutes ? ” IBM a désormais besoin d’une vision “, avait lancé Lou Gerstner, à son arrivée dans la société. Sa ” vision ” avait engendré l’IGS. Nul doute que Wall Street attend autant de ” vista ” de la part de son successeur…

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Gillles Musi