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Quand un blog démonte une enquête du ‘Los Angeles Times’

La grande enquête publiée le 17 mars dernier par le quotidien californien à propos de complicités supposées dans le meurtre du rappeur Tupac Shakur en 1994, était basée sur de faux documents…

La grande enquête publiée le 17 mars dernier par le quotidien californien à propos de complicités supposées dans une agression par balles contre le rappeur Tupac Shakur en 1994, était basée sur de faux documents. Cette
boulette journalistique aurait pu en rester là si The Smoking Gun, un site Internet spécialisé dans la publication de rapports de police et de documents de justice, n’avait révélé le pot au rose. Dans son article, le L.A Times
accusait des proches de l’acteur-producteur-rappeur Sean ‘ Diddy ‘ Combs d’être liés à une tentative d’assassinat de Tupac Shakur, à New York, le 30 novembre 1994*. Le rappeur fut tué deux ans plus tard (à la suite d’une
seconde tentative de meurtre perpétrée le 7 septembre 1996 à la sortie d’un établissement de Las Vegas)*.L’enquête reposait pour partie sur des documents identifiés comme provenant des archives du FBI.
Le Smoking Gun a démonté cette théorie et apporté des éléments permettant d’établir que ces documents du FBI étaient des faux fabriqués par James
Sabatino, un détenu mythomane, et amateur de rap, actuellement sous les barreaux. Le journaliste Chuck Philips, lauréat du prestigieux Prix Pulitzer, a affirmé qu’il avait cru à l’authenticité de ces documents, à cause des tampons de justice relevés
dessus. Mais pour le Smoking Gun, Chuck Philips aurait dû remarquer d’autres signes plus troublants. Comme toute une série d’acronymes inhabituels ou de fautes d’orthographe. Enfin, argument (presque) définitif, les documents analysés par le
L.A Times étaient tapés à la machine. ‘ Une pratique qui n’a plus cours depuis plus de 30 ans au FBI ‘, assure un ancien responsable du service, interrogé par le Smoking Gun.
Le Los Angeles Times, qui s’était par ailleurs trompé sur le prénom de l’avocat du manager de rap James Rosemond, a depuis reconnu l’impair et présenté
ses excuses à ses lecteurs.* Cet article a été corrigé le 31 mars 2008. Contrairement à ce que nous indiquions dans notre première parution, l’article du L.A Times ne concerne pas le meurtre de Tupac Shakur, intervenu en septembre 1996, mais une première
tentative d’assassinat à New York en novembre 1994. Merci au lecteur qui nous a éclairé sur ce contexte.

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Philippe Crouzillacq