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Quand et qui ?

Messier, Bon : comptables de la valeur boursière de leur entreprise.

Jusqu’à quand ? Cette question devrait devenir la devinette la plus courue de l’été. Avec une variante pour les experts en charade : et par qui ? Michel Bon et Jean-Marie Messier ont en commun d’avoir réalisé d’importantes opérations de fusions-acquisitions lorsque la Bourse était au plus haut ; d’appartenir au secteur TMT ; et d’être à la tête d’entreprises fortement endettées.Un casse-tête, mais rien a priori qui ne devrait les pousser à la démission. En début de semaine, au Forum Télécom organisé par Les Echos, le directeur financier de France Telecom, Louis Vinciguerra, s’est d’ailleurs montré pugnace et convaincant lorsqu’il fustigeait “la vision à court terme des agences de notation”, ajoutant que l’opérateur était largement en mesure de rembourser ses dettes.L’écoutant, chacun retenait ses applaudissements. Sauf les marchés. Depuis quelques semaines, ils malmènent ces entreprises plus rudement qu’aucune société ne l’a jamais été jusqu’ici en France. On peut gloser sur cette ” spéculation “. En réalité ces patrons n’ont plus l’oreille des marchés. Ils ne sont plus crédibles.Conséquence : la Bourse fixe des objectifs n’ayant plus aucune relation avec la valeur d’actif des sociétés qu’ils dirigent. Jean-Marie Messier et Michel Bon ne sont sans doute que des fusibles. Reste qu’ils sont comptables de la valeur boursière de leur entreprise à l’égard des millions de Français et des centaines de milliers de salariés qui ont placé dans leur titre une partie de leur épargne. Hier encore, ils vantaient la création de valeur, source d’enrichissement de leur actionnaire. Aujourd’hui, leur simple maintien à la tête des entreprises représente une destruction de valeur. Ils devraient en tirer en les conséquences.

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Jean-Jérôme Bertolus, directeur de la redaction