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Pompier pour Himalaya

Christophe Sapet, fondateur d’Infogrames, va tenter de sauver l’agence web dans laquelle il avait investi.

Chaussé décontracté, l’étoffe sombre, Christophe Sapet c’est un peu l’anti-Bonnell, son ami et flamboyant associé de toujours. Complémentaires, ils partagent le même goût de la libre entreprise et des technologies. S’ils ont commencé ensemble ?”“avec la création d’Infogrames le jour de mes 25 ans”?”, le quadra lyonnais s’est vite tourné vers “l’internet business” au moment où Bonnell se voyait déjà leader mondial de la vente de logiciels de jeu. C’était en 1995.

Un acharnement à demi récompensé

Il développe alors le fournisseur d’accès à internet Infonie, première société web cotée en Bourse. Malgré les quolibets de ceux qui lui promettent une faillite retentissante, Christophe Sapet reste inflexible, coriace diront certains. “Je ne suis pas un financier, sinon j’aurais arrêté bien avant”, confie-t-il. Lorsque la bulle internet enfle, son acharnement est enfin récompensé, le cours d’Infonie est multiplié par 50. Mais il se revend trop tard à Belgacom. Les plus-values, il n’en touchera pas beaucoup : “On s’est remboursé mais pas plus, faute d’avoir su gérer le timing, la clé de tout dans les affaires.”Son portefeuille largement garni par Infogrames ?” sa fortune en 1999 approchait les 137,2 millions d’euros ?” le collectionneur de vieilles voitures anglaises investit dans plusieurs start-up, dont Himalaya, et fonde une nouvelle société d’édition sur les restes non-cédés d’Infonie. Baptisée IXO, l’entité rassemble le site de commerce électronique Top Achat et des activités de presse écrite. Christophe Sapet dirige de loin cette grosse PME de 460 salariés, un peu “lassé de faire de l’opérationnel”. Les sorties de nouveaux titres de presse se succèdent à un rythme effréné… Mais l’année 2002, morose pour la presse écrite, pousse Christophe Sapet dans de nouveaux habits : pompier ! Chez IXO, il restructure en réduisant de 25 % la masse salariale. Il prend les rênes d’Himalaya après une forte hémorragie : en un an, l’agence web a déjà remercié 400 de ses collaborateurs. Christophe Sapet se donne quinze jours pour expliquer sa stratégie. À la hache ou aux rustines ?

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Amaury Mestre de Laroque et Alain Steinmann